L'association algérienne de solidarité avec les malades respiratoires a lancé hier un appel au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ainsi qu'à la caisse de sécurité sociale pour revoir le dossier des asthmatiques. « La maladie est classée dans le rang des maladies chroniques, sans plus. Les médicaments sont toujours remboursés au même titre que les autres médicaments. Nous voulons que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière examine la situation des asthmatiques en déclarant définitivement que cette maladie est chronique et que la CNAS revoit la liste des médicaments pour assurer un remboursement à 100% », a déclaré Mme Lamoudi, secrétaire générale de l'association, hier, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de l'asthme au centre de presse d'El Moudjahid, placée sous le thème « Prise en charge par la sécurité sociale ». Pour elle, les malades rencontrent de nombreuses difficultés pour s'approvisionner en médicaments. « Faute de moyens financiers, plusieurs d'entre eux ne prennent pas leur traitement. Il est important que ces médicaments soient remboursés à 100% », a-t-elle indiqué avant de signaler que son association n'a pas pour vocation de fournir les médicaments ni d'aide financière. « Nous sommes une association qui apporte le soutien moral et l'aide à l'insertion et à l'éducation sanitaire. Il nous arrive de fournir des médicaments mais d'une façon temporaire », a-t-elle ajouté. La conférencière a tenu à signaler que les financements sont souvent très minimes, c'est ce qui fait, selon elle, ralentir l'ensemble des activités de l'association. Dans le même ordre d'idées, le docteur Taghit du CHU de Bab El Oued a souligné que l'association tente d'offrir aux malades une meilleure qualité de vie. Comme eux aussi doivent apporter quelque chose à l'association en participant à leur prise en charge. Interrogée sur la prévalence de l'asthme en Algérie, le docteur Taghit est formelle : des études menées depuis les années 1980 et 1990 ont révélé que 3% des Algériens sont asthmatiques et 6% sont des enfants. Elle a annoncé qu'une étude sur l'asthme de l'enfant est en cours de réalisation. Quant au nombre de décès par an, le docteur Taghit a souligné qu'il est impossible d'avancer un chiffre exact. « A mon sens, aucune étude n'a été menée sur le nombre de décès, donc on ne peut pas donner leur nombre puisque les certificats de décès ne sont pas exploitables », a-t-elle précisé. Interrogée sur d'éventuelles ruptures de stock de médicaments, notre interlocutrice se félicite de la disponibilité de tous les produits essentiels pour cette pathologie. « Il n'y a pas de pénurie. Nous avons toute une gamme de produits sur le marché. Mais nous demandons le remboursement à 100% pour les asthmatiques au même titre que les autres maladies chroniques », dira-t-elle.