Plus de 1000 entreprises étrangères ont pris part cette année à la 38e Foire internationale d'Alger (FIA). Une participation en nette progression par rapport aux éditions précédentes. L'intérêt accordé au marché algérien est clairement traduit par cette arrivée en masse des entreprises étrangères dont certaines d'entre elles foulent le sol algérien pour la première fois. Pourquoi viennent-elles ? Qu'est-ce qu'elles cherchent exactement ? Deux questions somme toute classiques que nous avons posées aux responsables et représentants de quelques-unes de ces entreprises dont on a visité les stands au niveau de leur pavillons respectifs. Leurs réponses ? L'Algérie, pour M. Heiko Schwiderowski, responsable à l'Association des entreprises germano-africaines, « figure aujourd'hui parmi les pays africains qui intéressent le plus les opérateurs allemands au côté de l'Afrique du Sud, du Nigeria et de l'Angola ». Le marché algérien, souligne-t-il, « est promis à un avenir certain et ce n'est pas les opportunités d'affaires qui manquent ». En participant à la FIA, cette association, qui fédère en son sein plusieurs entreprises allemandes, cherche à dénicher de bonnes affaires et les possibilités de nouer des partenariats avec des opérateurs économiques locaux. Intérêts au commerce C'est aussi l'objectif de la société allemandes Aqua Systems, spécialisée dans le traitement des eaux, qui participe pour la troisième fois consécutive à la FIA. Pour le gérant de cette entreprise, M. Udo Zabienski, qui fréquente l'Algérie depuis 20 ans, « la foire est un lieu de rendez-vous où on peut rencontrer des opérateurs et des clients sans pour autant se déplacer auprès d'eux ». Le stand de son entreprise a été visité, nous indique-t-il, par plusieurs personnes parmi lesquelles figurent des chefs d'entreprises publiques et privées. Un partenariat est d'ailleurs en phase d'être conclu avec une société algérienne. Il est certain, confie l'opérateur allemand, que « l'avenir des affaires en Algérie s'annonce prometteur ». La création de la Sarl Aqua Systems, une société de droit algérien, est pour lui la parfaite illustration de la confiance qu'il a en Algérie. La bonne volonté affichée par M. Zabienski ne l'a pas toutefois empêché de relever quelques manquements qui doivent être pris en compte s'il l'on veut attirer les investisseurs étrangers. Il s'agit entre autres du manque d'infrastructures, du déficit en information et en communication et des lenteurs administratives et bancaires. « Quatre semaines pour un virement de Chlef à Alger, c'est vraiment très long et ce n'est pas tolérable », tient-t-il à relever. Du côté des entreprises italiennes dont le nombre s'est également apprécié cette année, les avis divergent sur ce qui est attendu de la participation à la FIA. Activant dans un domaine complètement saturé en Algérie, celui de la meunerie, la société Agrex, spécialisée dans la production et l'installation de minoteries, a tenu tout de même à être présente à la foire et exposer sa gamme de produits. Le directeur des ventes d'Agrex, Gianni Pittoni, nous fera savoir que sa société est leader sur le marché algérien dans son segment avec pas moins de 184 installations de minoteries dans différentes régions du pays. Sa présence à la foire est, souligne-t-il, « un signe fort » pour la clientèle algérienne. « Nous devons être présents au côté de nos clients ici en Algérie à travers un service après-vente efficace et une assistance technique permanente. Car notre activité ne s'arrête pas une fois l'installation terminée », précise M. Pittoni. Le marché algérien de la meunerie, bien qu'il soit actuellement saturé, continue toujours, d'après notre interlocuteur, d'évoluer. Pour lui, la preuve tient au fait qu'« en 2004, Agrex a encore installé 4 nouvelles minoteries ». L'Algérie représente, pour Agrex, indique-t-il, « un important marché, à tel point qu'il constitue le quartier général de l'entreprise mère pour l'Afrique et le Moyen-Orient ». MFL.SA, cette entreprise italienne spécialisée dans les équipements frigorifiques, attend de sa participation à la foire, d'après son directeur de vente, de conclure des contrats commerciaux de vente d'équipements aux entreprise algériennes. C'est également l'objectif de plusieurs autres entreprises italiennes pour qui l'investissement en Algérie demeure contraignant et « quelques peu risqué ». Les contraintes rencontrées par les entreprises algériennes elles-mêmes dissuadent, de l'avis de certains opérateurs étrangers, toute volonté d'investissement en Algérie. D'où l'intérêt accordé au commerce. Une plaidoirie en tout cas d'autant plus aisée que la foire, en tant qu'activité, reste l' incitation économique majeure en Algérie.