entrepreneurNabil Aït Oumeziane représente l'exemple type de ces nombreux jeunes Algériens, fraîchement diplômés de nos écoles, et qui, un jour, pour pouvoir se réaliser, ont dû quitter le pays, faire une longue traversée non sans difficultés. Son histoire ressemble à ces scénarios hollywoodiens où il y a toujours une fin heureuse. Ce jeune Algérien de 29 ans, aujourd'hui installé aux Etats-Unis, peut vraiment dire avoir commencé à partir de rien. Il est parti dans un premier temps en France pour tenter sa chance avec comme seuls bagages ses affaires personnelles, son diplôme en commerce international obtenu dans une université algérienne tout en nourrissant quelques illusions avec l'espoir qu'elles ne seront pas perdues. Après avoir roulé sa bosse en Hexagone, il ralliera le pays de l'Oncle Sam où sa vie n'était vraiment pas facile au début. C'est, en effet, au prix de nombreux sacrifices et d'un parcours semé d'embûches que ce jeune bien de chez nous a réussi à atteindre le sommet. sacrifices Il a commencé par occuper de petits boulots dans des restaurants. Sa rencontre avec un autre étranger, russe celui-là, Dimitri Dizna en l'occurrence, va provoquer le début d'une nouvelle ère... Les deux congénères travailleront en parfaite harmonie. Ils se lancent dans un secteur de technologie de pointe, plus précisément la télésurveillance et la sécurité des réseaux. Son ascension, Nabil l'a faite dans la douleur, ne pouvant rentrer dans son pays natal pour assister à l'enterrement de son père qu'il n'a pas vu depuis des années. D'ailleurs, c'est les larmes aux yeux qu'il évoque cet épisode. Mais ses sacrifices ne seront pas vains et sa success-story est le meilleur hommage qu'il a pu rendre à son géniteur. En tout cas, il semblait particulièrement heureux de remettre les pieds en Algérie où il a participé à la 38e édition de la Foire internationale d'Alger au pavillon américain avec son associé russe. C'est avec ce dernier qu'il s'est lancé dans l'aventure en créant LDM-Networks qui propose aux entreprises américaines des systèmes de sécurité des réseaux et des systèmes de surveillance. Basée à Washington DC, elle compte parmi ses clients des entreprises de gros calibre et pas des moindres. Ses produits ont séduit le secrétariat d'Etat des Finances américain qui a fait appel à eux pour la sécurisation de son site. Si Dimitri s'occupe du côté technique, Nabil lui est chargé du merchandising. D'après lui, on n'obtient rien sans l'obstination et la persévérance. « S'il le faut, j'appellerai un client quarante fois pour obtenir un rendez-vous », soutient-il. Notre jeune prodige a indiqué qu'il a l'intention de revenir définitivement en Algérie et de mettre son savoir-faire à la disposition des entreprises algériennes. Pour lui, le marché existe déjà. Ses services intéresseront sûrement les infrastructures pétrolières, portuaires et aéroportuaires, a-t-il assuré. En attendant, lui et son associé travaillent avec un partenaire en Algérie, à savoir HAC, créé dans le cadre du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ). La fuite des cerveaux s'avère utile dans le cas de Nabil qui a pu ainsi développer ses compétences qu'il compte mettre au service de son pays. Il ne sera pas le seul si l'on tient compte de ses propos. « Beaucoup d'Algériens ont réussi aux Etats-Unis », affirmera-t-il non sans fierté.