Le cinéma du Kazakhstan commence à être connu dans le monde entier. Avec des réalisateurs formés dans la célèbre école VGIK de Moscou, ce cinéma surprend par sa beauté, son intelligence et, le fait qu'un film du Kazakhstan n'est jamais gratuit. D'emblée d'ordre poétique et mythologique, le film Okhotnik (le chasseur) de Sérick Aprynou, présenté en compétition, témoigne grâce à la magnificence de sa mise en scène de la haute idée qu'au Kazakhstan on fait du cinéma. Ou du moins au Kazakhstan, d'avant la découverte des immenses champs de pétrole, une chose qui pourrait avoir les plus extrêmes conséquences (avec l'arrivée des multinationales sans pitié) sur la vie politique, économique et culturelle du pays. Okhotnik, filmé dans les montagnes isolées, trouve un juste équilibre entre le légendaire, l'épique et le réalisme. Il y a un chasseur solitaire qui se bat contre l'indifférence et le silence des grand sespaces, pour abattre les loups qui menacent les éleveurs. hommage à marlon brando C'est le monde des hommes contre celui des bêtes sauvages. Et cette histoire est contée avec de surprenants détours poétiques, ce qui place déjà haut Okhotnik dans la compétition officielle. Pour honorer la mémoire de Marlon Brando, le Festival de Locarno a programmé, sur le grand écran de la Piazza Grande, Queimada, réalisé en 1969 par Gillo Pontecorvo. Après avoir tout fait, tout joué ou presque de la tragédie shakespearienne (Julius Cesar, Mankiewicz, 1953) à l'aventure maritime (Mutmy on the Bounty, Millestone 1961) et même quelques comédies musicales (Guys and dolls, Mankiewicz, 1965) Marlon Brando avait gagné un oscar avec On the water front, d'Elia Kazan , 1954. Et soudain, il en a eu marre d'Hollywood et a voulu faire autre chose. Il est tombé sur un sujet que lui proposait Gillo Pontecorvo, lequel appartenait alors au Parti communiste italien et faisait des films anticoloniaux. Au XIXe siècle, le général anglais William Walker débarque à Queimada, une île des Antilles, pour tenter de mettre fin au monopole commercial anglais. S'ensuit une période de tourmente et de coups d'Etat. Finalement, les Anglais sont chassés. Tourné à Cartagena des Indes, en Colombie, Queimada ne fut pas un bon souvenir pour Marlon Brando, qui s'est durement opposé au cinéaste italien. De son côté, Gillo Pontecorvo a gardé le souvenir que Brando « était ombrageux comme tous les pur-sang ».