L'ancienne unité de production du concentré de l'hémodialyse de Oued Bellah, opérationnelle depuis 1993, qui appartient à la filiale Biotic, du groupe Saïdal (Cherchell), vient de se convertir pour éviter sa privatisation. D'une monoproduction, cette usine s'apprête, à compter du mois de septembre prochain, à produire dix-sept nouveaux médicaments très demandés sur le marché national. Dans trois années, selon le directeur général de la filiale Biotic, l'unité Saïdal de Oued Bellah réalisera un chiffre d'affaires annuel qui dépassera légèrement les 100 milliards de centimes, à compter de 2008. En matière de chiffres, la métamorphose de cette unité a été mise en place sans faire appel à la sous-traitance. Saïdal a pu ainsi économiser 300 000 euros des dossiers techniques pharmaceutiques et 45 millions de dinars qui devaient être consacrés à la fabrication des trois lots pour chaque médicament (input). Cette unité réalisait un chiffre d'affaires annuel de 150 millions de dinars rien qu'en vendant du concentré de l'hémodialyse à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Une décision politique, sans concertation, a causé un préjudice financier de plusieurs milliards de centimes à l'usine et un préjudice moral aux employés qui se sentaient menacés par la fermeture. Depuis le mois de septembre 2004, les ventes ont chuté brutalement, pour atteindre des niveaux dérisoires, estimés à quelques centaines de milliers de centimes. En application du chapitre 3 de l'instruction du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, qui demande à l'ensemble des malades hémodialysés du secteur public de passer au traitement à la dialyse bicarbonaté à compter du 1er janvier 2005, des dispositions avaient été prises par l'unité de Saïdal pour importer ainsi la matière première dans l'unique but de satisfaire la demande de la PCH. Cette instruction de l'ex-ministre de la Santé, le professeur Redjimi, a porté un coup dur à l'unité Saïdal de Cherchell. Une décision vient d'être prise, il s'agit de la réexportation de la matière première à un coût moins élevé pour éviter une perte totale. Cette même unité de Saïdal a produit un concentré d'hémodialyse bicarbonaté conforme à l'instruction du ministre. Ce qui est plus surprenant, selon un chercheur algérien, nos voisins marocains et tunisiens utilisent le bicarbonaté en solution à ce jour. En Algérie, si les hôpitaux du secteur public boudent le médicament de Saïdal, en revanche, les cliniques du secteur privé continuent à enlever les bidons de 10 litres du concentré d'hémodialyse bicarbonaté. Selon les statistiques, les livraisons enregistrées au niveau de l'unité Saïdal de Cherchell représentent 14 000 séances de dialyse. La production des 17 nouveaux médicaments par l'unité de Oued Bellah s'articulera sous trois aspects : les solutions, les formes liquides et les formes sèches. L'Aspegic pour adultes, enfants et nourrissons est un médicament importé qui représente une enveloppe de 22,6 milliards de dinars. Ce médicament est importé d'un laboratoire français. Désormais, il sera produit par Saïdal à partir de l'automne prochain et sera commercialisé à un prix encore plus bas. Des médicaments pour la réhydratation, contre la constipation, contre les crises du côlon, des antiseptiques et autre forme sèche pour l'hémodialyse bicarbonaté font partie de la nouvelle gamme de médicaments. La fabrication de ces médicaments permettra de diminuer le volume de l'enveloppe financière de l'importation des médicaments.