Les trois partis de l'Alliance présidentielle, le RND, le FLN et le MSP, visent loin. Les échéances électorales prochaines, notamment les législatives et les locales de 2007, sont déjà dans le collimateur des responsables de cette troïka. « L'Alliance présidentielle prendra son élan et son train passera la vitesse supérieure une fois que tout le monde aura pris sa place dans ses wagons après les épreuves électorales prochaines », a déclaré, hier, Bouguerra Soltani, président du MSP et de l'Alliance, dans son allocution prononcée à l'occasion de l'ouverture du deuxième colloque sur le défunt Mahfoudh Nahnah organisé à Zéralda (Alger). Le même avis est partagé par Abdelkader Malki, membre du bureau national du RND, et Salah Goudjil, membre du secrétariat exécutif du FLN. Les représentants des trois partis ont révélé leur intention et leur projection pour l'avenir, à savoir le prolongement de cette coalition aux assemblées élues : l'APN et les Assemblées locales (APW et APC). « En plus du travail effectué au niveau du gouvernement, il faut que l'Alliance soit effective au niveau local », a lancé Abdelkader Malki. Même son de cloche chez Salah Goudjil. « Il faut que l'Alliance se traduise aussi au niveau de l'APN et les Assemblées locales. Même avec une majorité écrasante, nous ne gouvernerons pas seuls, mais nous ferons participer les autres partis », a précisé, de son côté, le représentant de l'ex-parti unique. Ainsi, en dépit des « estocades » échangées, ces derniers jours, entre le président du RND, Ahmed Ouyahia, et le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, il semble que la volonté de consolider cette coalition soit grande chez les patrons de ces trois partis. Vont-ils vers des listes électorales communes lors des prochaines élections ? Rien n'est moins sûr d'autant plus que Bouguerra Soltani a affirmé qu'après les échéances prochaines débutera une nouvelle étape d'exercice politique dans le pays. « Les élections prochaines signeront le début d'une nouvelle étape de la démocratie », a-t-il martelé. Fait-il allusion à la reconfiguration de la carte politique nationale ? Ce projet, en tout cas, figure dans le programme quinquennal du président Bouteflika. Le Président avait longuement évoqué la question lors de la campagne électorale pour la présidentielle du 8 avril 2004. Revenant sur le thème principal de ce colloque, « La participation politique : un pas vers le projet de la réforme politique », le président du MSP a rappelé la conception de Mahfoudh Nahnah à ce sujet. Selon lui, la participation politique, adoptée comme stratégie par le parti au temps de Nahnah, est devenue un principe et un modèle pour œuvrer à la réalisation de « l'intérêt général du pays ». Il a rappelé les diverses positions du parti depuis sa naissance. « Le MSP a épousé la neutralité et n'est pas rentré dans la lutte des clans ayant caractérisé le paysage politique national pendant la décennie noire. Aujourd'hui, nous sommes fiers de cette position et notre contribution à la sauvegarde de l'intérêt suprême du pays », a-t-il souligné.