Elle chante dans plusieurs langues : le français, l'espagnol, l'anglais, l'arabe et l'hébreu. Son style, un mélange d'Orient et d'Occident. Il s'agit de la chanteuse française Sapho, invitée à se produire mardi prochain à 21 h à la salle Ibn Khaldoun. A cet effet, elle a animé hier en cette même salle une conférence de presse à travers laquelle elle a parlé de son parcours musical, de sa vision de la musique et du rapport de l'artiste avec l'environnement qui l'entoure, notamment le monde politique et les conflits. Elle rappelle que dès son enfance, elle est confrontée à plusieurs langues, à savoir le berbère, l'arabe, le français, l'hébreu entre autres. Ainsi, se définit-elle comme citoyenne du monde et pluriculturelle. « Nous devons comprendre que l'autre est une promesse de fertilité. Une rencontre est une chance et non une perte. La parole doit être retrouvée comme une issue à la violence. La musique se passe du discours et le discours, il faut le démystifier, car il est du côté de la mort. Comme il est indispensable de traverser beaucoup de frontières. Mon histoire est pluriculturelle, et ma musique est un mélange de styles oriental et occidental. J'ai chanté des deux côtés de la guerre israélo-palestinienne », explique Sapho. Pour cette chanteuse née au Maroc d'une famille juive, l'art comporte ce risque qui fait qu'on « n'atteint pas toujours le beau ». Un artiste ne « parle pas comme tout le monde ». Néanmoins, « si je ne dis pas ce que je dois dire quand je le peux, je me sens coupable de non-assistance à personne en danger. Je m'intéresse au politique et non à la politique. Celle-ci est pervertie. La guerre israélo-palestinienne a été exportée d'une manière perverse. De mon côté, je suis pour la paix au Moyen-Orient ». Sapho estime qu'écrire la poésie est « une résistance qui se fait dans la sublimation en un lieu accessible à tous ». Notons qu'elle a écrit six livres.