Selon des données fournies par l'Unesco, il y a une relation de cause à effet entre pauvreté et aggravation de la désertification. « Les pressions économiques peuvent mener à la surexploitation des terres. En outre, les modèles du commerce internationaux sont basés sur l'exploitation de courte durée des ressources locales dans un système d'échanges extravertis vers les marchés occidentaux. La pauvreté mène à la désertification et la désertification aggrave à son tour la pauvreté, et ainsi indéfiniment », est-il relevé dans un rapport cité hier par l'APS. D'autres chiffres permettent de mesurer les incidences sur l'homme et sur l'environnement du danger de la désertification : 6 millions d'hectares de terres productives disparaissent dans le monde et un tiers du globe serait menacé. « De même la désertification conjuguée à la sécheresse ont été de 1991 à 2000 responsables de la mort de plus de 280 000 personnes », est-il ajouté. Les pays les plus concernés par le fléau se situent entre l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine. « Plus de 110 pays possèdent des zones arides menacées. Deux tiers du continent africain sont concernés par le phénomène (...) L'Asie comprend 1,7 milliard d'hectares de terres arides et semi-arides, incluant des déserts en expansion en Chine, Inde, Iran, Pakistan et Mongolie. En Amérique latine et aux Caraïbes, la désertification touche un quart de ces régions, du fait notamment du déboisement et des fortes pluies aggravant l'érosion des sols », rapporte l'Unesco. La méditerranée du Nord est également touchée par le phénomène et s'explique par les sécheresses saisonnières, la forte densité de population, la concentration d'industries lourdes et l'agriculture intensive. Des actions sans grandes retombées ont été menées pour lutter contre la désertification telles que la plantation de barrages verts, les campagnes de reboisement, les systèmes de protection de la biodiversité animale et végétale. Et parce que l'agriculteur est l'une des premières victimes de la désertification, une étude a été menée par des agriculteurs mettant en exergue les méthodes de lutte contre la désertification. L'étude en question « met un accent particulier sur le continent africain dont plus de 40% de la population vivent des terres susceptibles d'être dégradées », rapporte l'APS. Le recueil démontre que l'érosion et la mauvaise gestion des sols rendent stériles des terres agricoles d'une superficie équivalant à celle de l'Irlande. Le programme de lutte à Médéa A l'occasion de la célébration hier de la journée mondiale de la lutte contre la désertification, la direction générale des forêts a organisé, en collaboration avec la conservation des forêts de Médéa, une journée d'étude destinée à la vulgarisation des clauses de cette convention et « à la sensibilisation sur le rôle et les missions des organismes non gouvernementaux et à la société civile dans la préservation de l'écosystème », relève l'APS. Il s'agit d'adjoindre les énergies telles que les secteurs de l'environnement, l'agriculture, la recherche scientifique, en vue de lutter contre ce phénomène. La Convention pour la lutte contre la désertification, ratifiée par l'Algérie en 1996, éclaire sur les mécanismes de lutte et sur les actions concertées entre les différents secteurs. Sauf que sur le terrain, chaque organisme agit seul et ne contribue pas de manière probante à l'échec de la désertification. « C'est dans ce même contexte que cette convention donne une importance primordiale aux ONG, en tant que partenaires fiables et intermédiaires entre les populations et les gouvernements », reprend l'agence. Suite à l'installation en 1998 de l'organisme national de coordination qui regroupe les secteurs des forêts, l'agriculture et l'environnement, les instituts nationaux de recherche scientifique, des études spatiales, de cartographie, l'office national de météorologie et l'association de réflexion, d'échange et d'action pour l'environnement et le développement (AREAED), un plan d'action a été validé en 2003 pour lutter contre la désertification. « Le programme comprend la protection et le traitement des bassins versants, la reconstitution du patrimoine forestier, la lutte contre l'ensablement des infrastructures de bases et des périmètres agricoles, la protection de la nappe phréatique et sa reconstitution », souligne l'APS.