L'Union médicale algérienne (UMA) a réagi hier aux déclarations de Amar Tou, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, lors de la visite qui l'a conduit jeudi dernier au centre hospitalo-universitaire d'Oran. C'est par le biais de son secrétaire national, chargé des affaires socioprofessionnelles, docteur Reffas Driss, que l'UMA entend se positionner par rapport à la gestion et au fonctionnement de l'un des plus importants établissements de santé dans le pays, en faisant part de ses observations quant aux propos tenus par le ministre au niveau du CHUO. « Nous avions tant espéré voir le ministre venir avec des solutions au lieu de faire juste une visite d'inspection, car de telles visites ont été déjà effectuées par ses prédécesseurs. Dans une administration qui se respecte, il y a quand même une continuité dans le travail », a déclaré, à El Watan, M. Reffas. Selon lui, il y a eu déjà des rapports qui ont été établis sur le fonctionnement du CHU d'Oran, le ministre « devrait consulter ces rapports et proposer donc des solutions ». « Si le ministre est venu, encore fois, pour faire des constatations, celles-ci ont déjà été faites, et cela fait dix ans qu'elles n'ont pas changé. » Et de s'interroger : « Quand on parle de mauvaise gestion, faut-il encore se demander si la structure répond aux normes exigées pour l'accueil et la prise en charge du malade ? Pour cette vieille structure, est-il nécessaire d'injecter de l'argent pour sa rénovation et se retrouver avec les mêmes problèmes quelques années plus tard ? » L'UMA, selon Dr Reffas, trouve plus approprié de procéder à la réalisation de nouvelles structures plus adaptées et de ne garder que les services dits nécessaires, tels que le service des urgences médicochirurgicales et celui de pneumologie. « Le plus étonnant, s'agissant d'un ministre de la République, c'est de déclarer avoir reçu des lettres anonymes qui l'ont poussé à venir constater la situation du CHUO sur le terrain. Alors à quoi ont servi les conclusions de la commission d'enquête envoyée récemment ? », s'est encore demandé le responsable de l'Union médicale algérienne. Aux yeux de l'UMA, les conclusions de cette commission doivent être rendues publiques car le « secteur de la santé ne peut être dirigé sur la base de lettres anonymes ».