Certaines maladies recensées durant les cinq premiers mois de l'année en cours et l'ampleur avec laquelle elles sévissent nous renseignent sur la fébrilité de cette wilaya en matière de santé publique, laissant place à une préoccupation permanente à la veille de la période des grandes chaleurs. Le niveau élevé d'insalubrité, qui semble être à l'origine de cette préoccupation, a fait vigoureusement réagir le wali de M'sila, qui donne l'impression d'avoir appréhendé le problème dans sa véritable dimension, n'a pas manqué, lors de la réunion de la commission de wilaya des MTH de mettre en garde les différentes structures en cas de défaillance. Les sommant de prendre les dispositions nécessaires, notamment en matière de contrôle des points d'eau, de nettoyage et de désinfection des réservoirs d'eaux et toutes les mesures susceptibles de préserver la santé du citoyen laquelle, n'a cessé de répéter le wali, n'a pas de prix. Redoutant l'apparition subite des cas de pollution, le wali a suggéré l'organisation adéquate pour gérer la situation, en termes d'isolation des quartiers, et remédier aux anomalies et à l'approvisionnement de la population en eau potable. La subsistance de points noirs, évoqués par le DG de l'Epedemia à M'sila aux quartiers Guerfala, Roumada et Chebilia, certains quartiers de Bou Saâda où il n'y a pas de réseau d'assainissement, également à Sidi Aïssa et à Aïn Hadjel, laisse planer constamment un faisceau de maladies à transmissions hydriques sur une population qui, à son corps dé fendant, encourt une forte propension à la contamination. Même si le nombre de cas de typhoïde, enregistré au cours de ces 5 mois, ne dépasse pas deux cas recensés à Sidi Aïssa, que la DSP impute à des aliments impropres à la consommation, il n'empêche que la vigilance doit être de mise, par le fait que les oueds continuent à faire office d'exutoires pour les eaux usées, lesquelles sont utilisées pour l'irrigation des vergers et des cultures maraîchères. Le niveau élevé d'insalubrité s'en trouve être vérifié par le nombre important de décharges publiques non contrôlées qui s'élève à 220 et leurs effets sur l'homme et l'environnement représentent des sources de pollution et de nuisances importantes, en raison de leur caractère toxique encombrant et inesthétique, entraînant de fait la prolifération d'insectes, de rongeurs et d'animaux errants. Cette situation a engendré au niveau de cette wilaya la démultiplication des cas de leishmaniose qui a touché 2269 personnes, les piqûres scorpionniques avec 422 cas et les morsures de chiens atteignant 576 cas, parmi lesquels 8 soupçonnés de rage, seraient en phase d'examen à l'institut Pasteur. La brucellose sévit toujours Du 1er janvier dernier au 4 juin, sur 2082 têtes caprines dépistées, 535 sont atteintes de brucellose, dont 185 sont localisées à Bou Saâda. Le traitement de cette affection se fait par l'abattage systématique du cas atteint. Au 4 juin, sur les 535 têtes caprines atteintes de brucellose, 240 chèvres ont été abattues et 295 sont en phase d'abattage, lit-on dans le rapport de l'inspection vétérinaire de la DSA de M'sila. Pour les bovins, sur les 1353 vaches laitières qui ont fait l'objet de prélèvements sanguin, il a été enregistré 8 vaches atteintes de brucellose dans l'ensemble de la wilaya, dont 5 pour la seule ville de Bou Saâda. L'abattage a été systématique pour l'ensemble des vaches atteintes. Ces affections n'ont pas été sans conséquence sur la santé du citoyen, où il a été enregistré au cours de cette période 1404 cas affectés par cette maladie. Laquelle sévit dans les villes où l'élevage caprin est courant en dépit des arrêtés d'interdiction émanant de la wilaya, notamment à Aïn Melh avec 549 personnes atteintes, 361 à Bou Saâda, 174 à Medjedel, 123 à Djebel Messou et 179 à Ben Srour. La brucellose qui est plutôt une maladie professionnelle sous d'autres cieux, chez nous, sa contamination se fait par voie digestive et s'observe chez des patients ayant absorbé du lait cru. Dans cette situation générale d'insalubrité, les défaillances des P/APC sont de notoriété publique et le wali de M'sila, lors de cette réunion sur les MTH, n'a pas manqué de déclarer : « Les P/APC ont fait preuve d'une incroyable inertie jusqu'à perdre le sens de la responsabilité et n'agissent que par des mises en demeure pour l'enlèvement des ordures ménagères. » Face à cette situation préoccupante en termes d'hygiène, conjuguée à l'inertie des P/APC, le wali s'en est tenu à la mise en place d'une organisation instituant des permanences dans des daïras, des directions de l'exécutif et des communes pour en finir avec l'irresponsabilité qui semble bloquer les rouages de l'administration locales, et suggérer la mise en place d'un programme de prévention applicable à tous les niveaux, que la DSP se chargera de concevoir.