De Coco à Karl Lagerfeld, le Metropolitan Museum of Art de New York rend hommage à l'histoire et à la modernité de Chanel. C'est la plus grande exposition jamais consacrée à la maison de couture parisienne. Pour les organisateurs comme pour le directeur artistique de la célèbre marque, pas question de parler de « rétrospective ». « La mode est un produit à consommer sur le champ, la mode ne doit pas être mise sous une cloche de verre. Je déteste les rétrospectives », assène Lagerfeld dans le dossier de l'exposition. A travers une soixantaine de mannequins, l'exposition Chanel du Costume Institute du MET retrace le style et surtout l'héritage de Gabrielle Coco Chanel (1883-1971), qui dès les années 1920 entreprit de révolutionner le vêtement féminin. « C'est la démonstration d'un phénomène de la mode, d'un nom » qui dure depuis près d'un siècle, explique Karl Lagerfeld, présent au MET. Pour le créateur, le rendez-vous manqué avec le MET en 2000 est loin. A l'époque, une première exposition, à laquelle il souhaitait associer des artistes et vidéastes, avait été annulée du fait, entre autres, de divergences entre parties. Aujourd'hui, le projet réunit le Costume Institute ainsi qu'Olivier Saillard, chargé de la programmation au Musée de la mode et du textile de Paris, une vidéaste française, Marie Maillard, et Karl Lagerfeld bien sûr, qui a largement œuvré au catalogue. « Nous voulions montrer le style de la maison, son legs, et comment Karl Lagerfeld a su réarticuler ses innovations, grâce à sa compréhension de l'histoire de la mode et de l'esprit de notre temps », explique Andrew Bolton, commissaire.