Pour des intérêts énergétiques, les Etats-Unis n'hésitent pas à créer un climat de tension au Maghreb pour déstabiliser en particulier l'Algérie. C'est ce qu'a avancé, hier à Alger, Mme Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs (PT), lors d'une conférence de presse où elle s'interroge sur « une alternance d'événements qui ont pour cible, en réalité, l'Algérie ». Mme Louisa Hanoune fait clairement un rapport entre les archs et la dégradation des rapports entre Alger et Rabat pour expliquer que « le gouvernement américain est en train de créer une instabilité en Algérie à des fins bien particulières ». Tout en s'interrogeant sur qui va tirer profit de la dégradation des rapports entre l'Algérie et le Maroc, Mme Louisa Hanoune estime que les centres d'intérêt dans la région (le Maghreb) sont les mêmes : le pétrole. Elle n'a pas, en outre, manqué de dénoncer les privatisations tous azimuts. « Quelle est cette logique, s'est-elle interrogée, d'offrir sur un plateau d'argent nos richesses aux multinationales ? » Selon elle, « la privatisation est une atteinte à la pratique syndicale. C'est une liquidation déguisée. » Evoquant la loi sur l'eau et celle sur les hydrocarbures, déjà votée à l'APN, la première responsable du PT a soutenu que « celles-ci ne sont pas du Coran, il faut qu'elles soient gelées ». Elle dénonce l'attribution de la gestion de l'eau à la société française Suez. « Ce n'est pas normal, dit-elle, qu'un ministre qui annonce qu'il n'a pas donné de concession aux étrangers et dix jours après on l'accorde à Suez. » Pour Louisa Hanoune, « qui dit démocratie participative et bonne gouvernance dans le cadre du développement durable, dit dénationalisation, déréglementation et privatisations généralisées ». Louisa Hanoune a plaidé aussi pour que l'Etat ratifie également la convention 103 protégeant la maternité dans le travail et la 138 interdisant toute forme de travail des enfants. Argument avancé : une telle ratification renforcerait la protection des femmes travailleuses des abus et de l'arbitraire et consacrerait le droit à l'instruction obligatoire des enfants et leur protection de l'exploitation. Interrogée sur la loi glorifiant l'aspect positif de la colonisation, votée par le Parlement français en février dernier, Louisa Hanoune a soutenu que cela est « choquant ». Tout en s'interrogeant à qui profitera la détérioration des rapports entre Alger et Paris, la porte-parole du PT relève un « décalage » entre le peuple et les parlementaires français, en mettant en avant le vote par un non de la Constitution européenne. Pour Mme Louisa Hanoune, « il y a bien un enjeu ». Quant à la question des harkis, selon elle, « c'est une affaire franco-française, ce ne sont pas des Algériens ». A ses yeux, « c'est l'OAS qui a détourné le cours de l'histoire ». Elle a, enregistré avec satisfaction l'adhésion des citoyens à sa campagne de signature autour du serment du 24 février dernier pour s'opposer à la privatisation des hydrocarbures. Chiffre avancé : 214 000 signataires depuis février dernier. Mme Hanoune a annoncé la tenue d'un meeting populaire le 7 juillet à la salle Ibn Khaldoun.