Une délégation de partisans du colonel Abid qui occupent provisoirement la mouhafadha d'Oran, a été reçue la semaine dernière par M. Belkhadem. Le chef de file de cette tendance locale du FLN, pour des raisons familiales, n'a pas été du voyage, mais, avait-il lui-même déclaré hier, le principe d'une rencontre entre les deux hommes a été adopté. Le secrétaire général du FLN ayant un programme chargé, l'entretien dont la nature n'a pas été déterminée aura lieu la semaine prochaine. Hormis un compte rendu faisant état d'un accueil favorable qui aurait été réservé à la délégation ornaise, le locataire de la mouhafadha s'est abstenu de s'exprimer sur le contenu des pourparlers qui ont eu lieu entre le responsable national du parti et la délégation qui est partie défendre le principe de la non-acceptation de la commission installée par M. Bouhara pour superviser les élections à la base. De source interne, on apprend cependant que M. Belkhadem aurait déclaré que M. Abid est appelé non pas seulement à jouer un rôle à l'échelle locale mais aussi national. Une déclaration qui sonne comme une reconnaissance, même si le travail du rival Bouhara n'a pas été désavoué non plus. Ce destin national commence apparemment par l'envergure régionale et c'est ce qui ressort de la rencontre des anciens moudjahidine tenue jeudi dans une salle du côté d'El Hassi, sortie ouest de la ville. Rencontre d'El Hassi « Nous avons évité d'organiser cette manifestation dans la salle de conférences du siège du parti pour ne pas donner l'occasion à nos détracteurs de dire que nous utilisons les moyens du parti pour nous renforcer en faisant appel à d'autres organisations », a déclaré M. Abid qui s'est félicité des bonnes conditions dans lesquelles s'est tenue la rencontre. Il s'agissait d'élire le conseil historique (ainsi que le bureau) de la wilaya V qui regroupe 14 wilayas administratives actuelles situées à l'Ouest du pays. La wilaya historique s'étend entre Marsat Ben Mhidi à l'Ouest du pays, Tindouf vers la frontière algéro-mauritanienne (Bir El Ater), Bordj Badji Mokhtar pour l'extrême Sud, Aflou (la partie Ouest de la localité), Tissemsilt, puis Boukadir et, enfin, Tenès. Ses balises sont importantes aux yeux du colonel pour signifier clairement l'étendue du territoire (1/3 de la superficie globale du pays) que ce conseil est appelé à prendre en considération dans l'organisation des anciens combattants de la Guerre de libération. Cette rencontre vient, selon le même interlocuteur, remettre sur le tapis le conflit qui oppose cette catégorie au sujet de la direction locale de l'ONM. Un conflit qui remonte à 1995 et qui n'est pas, lui aussi, prêt d'être réglé.