Une quarantaine de représentants de kasmas FLN affiliés au camp de Mustapha Abid (colonel en retraite), chef de file des redresseurs à Oran, signataires d'une déclaration commune, conteste la conduite de la liste de candidature par Amar Tou et s'insurge contre la manière jugée « antiréglementaire » avec laquelle la procédure de dépôt de la liste a été menée. Les protestataires se sont réunis durant la matinée d'hier au siège de la mouhafadha qu'occupe M. Abid, qui a organisé une rencontre avec la presse. Jusqu'à hier, un flou caractérise le contenu et le classement de la liste FLN à Oran, même si plusieurs noms ont circulé la veille. Selon ses dires, M. Abid a reçu un coup de téléphone de la secrétaire du ministre de la Santé lui annonçant que Amar Tou allait se déplacer à Oran dimanche 1er avril, dernier délai pour le dépôt des candidatures (le 2 avril, le ministre a improvisé une visite de travail). M. Abid a également été contacté par l'actuel président de l'APW d'Oran pour une rencontre à la wilaya vers 15h, dimanche. Le regroupement, dit-il, a eu lieu au siège de l'APW. « Là, j'étais étonné de constater qu'on commençait à distribuer des imprimés et j'ai vu Amar Tou apposer le chiffre 1 dans la case réservée au classement des candidats, mais moi, n'ayant pas saisi sur le champ, j'ai laissé cette case vide. » Pour lui, l'aile qu'il représente ayant transmis 70 dossiers aux instances nationales du parti, la conclusion est qu'il n'existe aucune liste officielle validée par les instances supérieures du parti. « Si M. Tou voulait se présenter candidat, il n'avait qu'à déposer son dossier par le biais des structures du parti (kasma et mouhafadha), et s'il est venu en tant que superviseur, la question se pose sur qui l'a mandaté. » Cet avis partagé par M. Abid est transcrit dans le rapport sanctionnant la réunion des représentants des kasmas qui ont refusé la candidature de Amar Tou et exigé que « Mustapha Abid soit en tête et éliminer de la liste tous les noms des personnes qui ont contrecarré le programme du président de la République ». Pour la première fois, une déclaration rendue publique de cette aile critique ouvertement le secrétaire général du parti en lui faisant « porter la responsabilité des dépassements ». Il a été, à maintes reprises, sollicité pour intervenir à Oran, en vain. Aujourd'hui, les militants d'Oran, du moins les partisans de l'occupant de la mouhafadha, sollicitent eux aussi directement le président de la République pour « une intervention en sa qualité de président du parti pour éviter la fragmentation de cette formation ».