Dans l'étendue des hautes plaines steppiques de l'ouest de la wilaya de M'sila, le territoire de la commune de Menaâ, qui se trouve au centre, a connu cette année une intense sécheresse qui a eu raison des cultures céréalières tentées dans cette période et appauvrie par un faisceau de paramètres, allant de la sécheresse, jusqu'aux défrichements en passant par les érosions. L'érosion est telle que la couche qu'on appelle terre est littéralement arrachée, faisant apparaître sur son étendue, une pierre plate, rugueuse, stérile, donnant froid dans le dos, à l'image de cette large blessure, à qui ont été enlevées violemment derme, hypoderme et les annexes pour faire apparaître les os dans leur nudité. C'est ce qu'est devenu par endroits le territoire de Menaâ, une curiosité de plus à la désolation générale. Cette situation a été engendrée par les fortes pluies qui s'abattent périodiquement sur ces hautes plaines steppiques semi-arides, au relief accidenté les rendant plus vulnérables, aux érosions molles ou décapantes. Le tableau qui en découle est forcément répulsif, laissant augurer pauvreté et exode. Cette situation n'a pas été sans conséquence sur les populations de la région et leur activité ancestrale, l'élevage, qui a été réduit à sa plus simple expression. L'effectif de cheptel est passé de 12 000 têtes ovines à 800 en cette période de sécheresse. Les éleveurs de la zone de Leglaïb souffrent de l'absence d'eau pour l'abreuvement du cheptel, lesquels doivent se déplacer vers d'autres lieux à Dhokara par exemple, « point d'eau qui a été aussitôt abandonné pour le fait que cette eau contient des vers qui étouffent le mouton qui les aura avalés », nous dira un éleveur avec amertume, et d'ajouter : « J'achète la citerne à 800 DA pour l'abreuvement de mon troupeau. Cela m'a obligé à vendre trois brebis par mois pour abreuver le reste. » C'est pour pallier cette situation contraignante que le P/APC de Menaâ a entrepris des démarches auprès du Haut-Commissariat au développement de la steppe (HCDS) pour l'obtention d'un forage dans la zone de Leglaïb, qui est en cours de réalisation par le HCDS. Plusieurs travaux ont été réalisés à l'initiative du P/APC pour la restauration des sols, suite aux différentes érosions, par la réalisation de diguettes en utilisant le système de gabionnage pour atténuer la vitesse des eaux, d'abord et stopper leur course ensuite. Parallèlement à ces travaux, menés de concert avec le HCDS, le P/APC a réussi le pari de stabiliser la population avec la réalisation de trois forages pour la consommation domestique et l'abreuvement du cheptel, la distribution équitable des aides à la construction et la restauration des logements ruraux pour cette population de Leglaïb ; conséquemment à cela, il a été constaté le retour de plusieurs éleveurs qui avaient abandonné leurs terres à cause de la sécheresse, de la dégradation des sols, du manque d'eau et d'électricité. Pour la mise à disposition de l'eau pour la consommation domestique et l'abreuvement du cheptel et recourant aux deux puits réalisés dans le cadre du Fonds du Sud pour un montant de 8 millions de dinars et réceptionnés lamentablement sans eau vu l'inexistence de source d'énergie, le P/APC a acquis auprès du HCDS deux groupes électrogènes qui font couler de l'eau à flots pour les populations de Leglaïb et Bastatine et le cheptel des zones limitrophes. D'autres projets de restauration des sols, de mise à disposition de l'eau pour l'abreuvement du cheptel et l'énergie, d'ouvrages hydrauliques pour l'irrigation par épandage ont été récemment souhaités dans le cadre du programme du développement rural de cette zone.