Nestlé Waters n'opérera pas sur nos terres selon les termes du contrat de la concession accordée au groupe Sidi El Kebir, et l'ex-directeur des domaines aurait dû annuler la concession ! » Voilà les termes crus d'un des héritiers Rouabah, venu au bureau du journal suite à la parution de l'article - la veille - sur la future production d'une eau de source à Taberkatchent dans le centre de Sidi El Kebir de la commune de Blida. Des extraits de mappes, des extraits d'acte de propriété datant de 1873, des mappes représentant le secteur géographique portant janvier et mars 1879 comme dates pour les lieux en question sont montrées ainsi qu'un extrait de naissance de Benyoucef Rouabah, arrière-grand-père né au douar - il existait à l'époque - Taberkatchent où il était né présumé en 1845. Cela fait penser à l'entrefilet paru à la une d'un des quotidiens nationaux, où il était rapporté que le président du conseil d'administration de Sidi El Kebir, Mohamed Zahaf, avait été auditionné par le procureur général, samedi dernier, pendant toute la matinée - chose non niée par l'intéressé - et qui concernerait les facilités octroyées pour l'attribution de terrains en échange de largesses permises par l'industriel à l'ex-wali à l'étranger. Pour l'un des représentants des héritiers :« La concession accordée par la direction des Domaines le 16 avril 2003 sous le numéro 83/2003 et l'autorisation de concession signée par l'ex-wali sous le numéro 837 en date du 10 novembre de la même année auraient dû être annulées du simple fait que nous possédons des papiers en règle. » nt du litige avaient été données par l'ex-directeur des Domaines, mais cela ne faisait que retarder l'échéance, et les héritiers ont dû alors transmettre en septembre 2004 des correspondances auxquelles étaient jointes des copies de titres de propriété ; audiences, promesses, puis ne voyant rien venir, une plainte sera déposée auprès du directeur général des domaines à Alger en janvier 2005. Celui-ci demandera une enquête à Blida, mais « l'ex-directeur des Domaines sera muté à Bouira, et les différents événements dans la wilaya de Blida bloqueront les démarches », dira M. Rouabah qui était étonné que l'enquête eut lieu à partir des bureaux des Domaines et non sur le terrain : « C'est moi qui leur avais ramené les mappes concernant les lieux et les actes de propriété ! L'ex-directeur n'avait pas fait son travail convenablement. » our lui, les agents du cadastre à qui il a montré les mappes ont confirmé l'exactitude de ce qu'il avançait et qui mettait alors la nouvelle société d'exploitation en faux ou dans l'illégalité. A la question de savoir pourquoi la région était restée inexploitée jusqu'à la venue de ladite société, M. Rouabah sera catégorique : « La restitution des terres s'est opérée en 1990 après que notre propriété eut été exploitée par la DNC ; tout juste après débutera ce qui est qualifié de décennie noire, et à la sortie, il y eut le wali à qui personne ne pouvait dire un mot ! » Il poursuivra devant la crainte de voir la région toujours souffrir de l'isolement : « Nous avons des projets, et ce ne sera pas 300 emplois que nous allons créer, mais on y rajoutera deux zéros à la fin. » On apprendra qu'une lettre de protestation a été adressée au président de la commission permanente des eaux auprès du ministère des Ressources en eau. « Je peux affirmer que je défends les intérêts de Nestlé à qui je demande de ne pas s'aventurer ! », lancera quasiment en colère l'héritier Rouabah qui joutera : « Nous ne sommes pas pauvres, et nous saurons créer nos propres richesses dès que l'Etat nous réinstallera dans nos droits. »