La Fédération nationale des travailleurs du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (BTPH) a adressé un ultimatum aux responsables de la Société de gestion des participations de l'Etat (SGP). La fédération exige l'association du partenaire social aux décisions qui concernent les travailleurs et leurs entreprises. Dans le cas contraire, celle-ci menace d'user des procédures réglementaires pour faire valoir ses droits, notamment le recours aux journées de protestation et au débrayage... Hier, lors d'une réunion regroupant, au siège de la fédération, les représentants syndicaux de 58 entreprises de l'hydraulique, M. Azouz, membre de cette organisation affiliée à l'UGTA, a dénoncé les agissements de la SGP qui n'a pas respecté le contenu de la circulaire n°6 qui stipule que toute négociation ou accord de partenariat avec un partenaire étranger ne doit se faire qu'après consultation et concertation avec la commission nationale installée au niveau des SGP et avec le partenaire social. « La SGP a fait appel au partenaire étranger à notre insu. La SGP est en train de brader toutes les entreprises bénéficiaires, elle est en train d'offrir des entreprises en très bonne santé aux partenaires étrangers alors que des entreprises déficitaires ayant besoin d'un nouveau souffle ont été mises à l'écart », a lancé le conférencier qui a expliqué que les travailleurs ne rejettent pas la politique du partenariat étranger, mais demandent et exigent que cette procédure se déroule en toute transparence. « Nous ne comprenons pas pourquoi la SGP s'intéresse aux entreprises rentables. Nous assistons à deux discours contradictoires. Le président de la République et le chef du gouvernement ont déclaré, à plusieurs reprises, que les entreprises qui ne posent pas problème ne seront pas touchées par la privatisation et aujourd'hui nous assistons au bradage de ces entreprises par la SGP. Que se passe-t-il ? », s'est interrogé l'orateur. Un autre membre de la fédération a énuméré les entreprises bénéficiaires. Il citera, entre autres, Trans-Canal Centre, Hydro-Aménagement et Hydro-Equipement. « Ces entreprises n'ont nullement besoin d'un partenaire étranger puisqu'elles génèrent des milliards. Certes, nous ne nions pas que certaines d'entre elles vivent un malaise et un déséquilibre dus essentiellement à la mauvaise gestion », dira M. Azouz. Un syndicaliste a illustré cet état de fait par un exemple concret. Il indiquera que certains gestionnaires sont à la tête de ces entreprises depuis plus de 20 ans. « Les gestionnaires en question considèrent l'entreprise comme étant leur propriété privée et par conséquent ils ne rendent de comptes à personne. Ce sont des gestionnaires qui ont failli dans leur mission. Cette situation nous a menés inévitablement vers l'anarchie et la faillite. C'est en somme ce qui s'est passé au niveau des entreprises Stepp-Forage et Hydro-Forage lesquelles ont besoin aujourd'hui d'un véritable partenaire pour les remettre sur les rails », dira l'intervenant. De son côté, un représentant de l'entreprise Hydro-Equipement a déploré le fait que chaque jour un étranger se rend à l'entreprise pour visiter les lieux. « Nous avons constaté la présence des étrangers qui viennent, selon eux, pour une visite de courtoisie. Ils veulent investir dans des entreprises qui se portent bien et faire profiter les travailleurs de leur savoir-faire et leur technologie de pointe. Toutefois, les hauts responsables savent pertinemment que notre entreprise coule du béton et n'a nullement besoin d'une technologie sophistiquée », a-t-il dit. Les syndicalistes ont, à la fin des travaux de cette rencontre, décidé d'aller vers une grève générale de toutes les entreprises, si la SGP ne revoit pas sa décision concernant le bradage des entreprises bénéficiaires.