colonialistes à partir de Hammam Righa »« Nous l'avons dit et nous le redisons encore, nous n'avons absolument rien contre le peuple français mais contre les criminels responsables d'exactions au temps de la colonisation », commence par rassurer Khaled Bounedjma à la tête de la coordination des enfants de Chouhadas (CNEC) avant d'annoncer la constitution d'une trentaine d'avocats pour porter plainte contre ces derniers. C'est ce qui a été annoncé, hier, lors d'une rencontre avec la presse tenue au siège local de cette organisation. En réalité, M. Bounedjma poursuit une campagne de sensibilisation et de dénonciation (entamée à Constantine et qui le mènera jeudi prochain à Relizane) de l'épisode du parlement français faisant état de la mission civilisatrice de la colonisation et ouvrant les portes vers les demandes d'indemnisations des pieds-noirs ayant quitté l'Algérie au moment de l'indépendance du pays. Témoignages d'internautes « Il est de notre droits nous aussi, en tant qu'association, de défendre les intérêts de l'Algérie », lance-t-il en annonçant la date du 6 et 7 juillet et Hammam Righa (Ain Defla), respectivement date et lieu de dépôt officiel de la plainte en question. Tout un dossier a été préparé à cet effet et, atteste-t-on encore, le recueil des témoignages des moudjahidine, des enfants mais surtout des veuves de Chouhadas se poursuit toujours. Des documents et des photos portant sur les tortures perpétrés par des criminels de guerres colonialistes émanent de la famille révolutionnaire mais aussi d'autres citoyens. La coordination a recensé plus de 200 personnes responsables de crimes et M. Bounedjma déclare publiquement que des témoignages de français autour de cette question sont également parvenus via Internet. Le montant des indemnités revendiquées par la plainte s'élève à 2050 milliards de dollars. « Silence suspect » La France est également invitée à reconnaître ces crimes et demander pardon. Une revendication partagée, par ailleurs, par plusieurs intellectuels africains. « La jouissance de la carte d'identité algérienne est un fait qui ne nous a pas été offert en cadeau », soutien M. Bounedjma qui porte à 7 millions le nombre de chahids recensés depuis le début du processus de colonisation en 1830. Cet épisode est venu alors que l'accord d'amitié algéro-français est sur le point d'être signé. « Nous n'intervenons pas dans les questions liées à la diplomatie mais il est de notre droit de défendre nos acquis », déclare-t-il en réponse à une question portant sur les incidences que peut avoir cet épisode sur l'accord en question décidé communément entre le président de la République algérienne et celui de la République française. Le responsable de la CNEC s'est par ailleurs interrogé sur le silence de la classe politique qui comme le FLN a réagit tardivement. Œil pour œil et dent pour dent, la CNEC compte, en réaction au choix de la date (le 4 juillet) annoncée auparavant pour l'érection d'une stèle qui aurait symboliquement blanchi les crimes de l'OAS, entamer une campagne européenne (Italie, Portugal, Espagne, Bruxelles) de sensibilisation sur le passé colonial de la France le 14 juillet. Pour M. Bounedjma, « l'amnistie générale ne doit pas concerner les harkis et les colonialistes. » Il va aussi inclure la cause sahraouie et la possibilité de son association d'organiser des manifestations pour dénoncer le pouvoir marocain. Evidemment, là aussi, il n'est pas question de condamner le peuple marocain qui n'est pas rendu responsable des revirements de la politique de son gouvernement. Sur un plan strictement organique, cette organisation compte parrainer des listes électorales en 2007 pour tenter de peser de tout son poids sur les composantes des assemblées élues. On se félicitera, par ailleurs, du début d'application du statut du moudjahid, veuve et fils de chahid ; comme en témoigne un document ramené de Constantine et émanant des services de la chefferie du gouvernement mais signé par le DG de la fonction publique.