Nous nous démarquons des gens qui vont solliciter qui Zeroual, qui Hamrouche, pour leur demander de se porter candidats. Celui qui veut se présenter est libre. Nous, notre position est claire : nous soutenons la candidature du président Abdelaziz Bouteflika comme nous le faisons depuis le début. » C'est en ces termes que le président de la Coordination nationale des enfants de chouhada (CNEC), Khaled Bounedjma, s'est prononcé à propos de la prochaine élection présidentielle. C'était en réponse à la question d'un confrère, lors d'une conférence de presse tenue hier à la Maison de la presse. Dans une déclaration liminaire, M. Bounedjma avait préalablement assuré que l'une des raisons qui motivait cette sortie médiatique était de clarifier les choses concernant la prochaine échéance électorale, notamment suite aux tractations d'une partie de la « famille révolutionnaire » et des enfants de chouhada en particulier, en vue de convaincre l'ancien président Liamine Zeroual de se porter candidat. Le 30 décembre 2008, une délégation conduite par Amar Mellah, fils du chahid Ali Mellah, est allée voir le président Zeroual chez lui, à Batna, à cet effet, a rapporté El Khabar. Par ailleurs, un important rassemblement pro-Zeroual est annoncé pour vendredi prochain à Annaba, au moment où le bureau de la Fédération nationale des enfants de chouhada, à Annaba toujours, a exhorté à son tour Liamine Zeroual à se présenter. En outre, une « initiative nationale pour la candidature de Zeroual » a été lancée, toujours selon El Khabar. Les concernés de ladite initiative ont exprimé leur crainte de voir interdire le rassemblement de Annaba, tandis que des personnalités et des délégations continuent de faire le pèlerinage à la résidence du général à la retraite pour lui exprimer d'ores et déjà leur soutien. Il tombe sous le sens que Khaled Bounedjma ait choisi le timing de sa sortie publique pour damer le pion aux « conjurés » de Batna et au rassemblement de Annaba. Réagissant à cette actualité, il dira : « Nous ne sommes liés à aucune alliance, parti ou association et nous n'avons établi de contact avec personne en prévision de la prochaine élection. Celui qui a entamé ces contacts l'a fait en son nom propre et il est libre de faire ce qu'il veut de sa voix. Il ne nous représente en rien. Nous n'avons mandaté personne pour engager des discussions avec tel ou tel candidat. C'est justement ce qui nous fait réagir aujourd'hui. A l'approche de chaque consultation électorale, des gens se servent des enfants de chouhada pour gagner le peuple par les sentiments. » Autant d'agitation qui a amené donc Khaled Bounedjma à riposter en rappelant le soutien indéfectible de l'organisation qu'il représente à Abdelaziz Bouteflika « depuis 1999 ». « Nous avons été parmi les premiers à le soutenir et nous avons été les premiers à appeler à un amendement de la Constitution afin qu'il se présente pour un troisième mandat », souligne le président de la CNEC. Pour lui, il ne fait aucun doute que Bouteflika va rempiler : « Nous sommes suffisamment proches du Président et de son entourage pour vous dire officiellement qu'il va se présenter, inchallah. Cela devrait être annoncé le 15 ou le 16 février. » Khaled Bounedjma souhaite que l'annonce de candidature du Président sortant se fasse sous les auspices de la CNEC, et ce, à l'occasion d'une rencontre nationale des veuves de chahid que la coordination va organiser le 11 février prochain au Sheraton. « Nous avons demandé 200 000 formulaires de soutien », a-t-il ajouté, en assurant que la CNEC va peser de tout son poids dans cette élection. Khaled Bounedjma se targue d'avoir une base populaire forte de 3 millions d'enfants de chouhada et autres sympathisants, en ajoutant que 1,3 million de cartes d'enfant de chahid ont été distribuées en ce mois de janvier. Commentant la situation à Ghaza, Khaled Bounedjma s'est dit indigné par ce qu'il considère comme « de la récupération politique caractérisée ». « Il est intolérable qu'une frange de la société exploite les sentiments des Algériens à des fins politiques », martèle-t-il dans une allusion à peine voilée aux islamistes. « Où sont les partis politiques ? », s'interroge-t-il. Khaled Bounedjma va même jusqu'à soutenir que « ces marches n'ont aucune utilité ». « Avons-nous une ambassade israélienne à Alger pour justifier ces marches ? » Et de renchérir : « Les marches sont interdites et moi, je suis légaliste. Pour le reste, je suis contre ces manifestations de rue qui conduisent souvent à des débordements regrettables. Nous préférons exprimer notre solidarité dans les salles. » Le premier responsable de la CNEC propose en revanche une marche vers l'ambassade de France « pour l'obliger à reconnaître ses crimes contre le peuple algérien ». Il suggère également de marcher massivement vers la même ambassade pour exiger la libération de Mohamed Ziane Hasseni, le malheureux diplomate impliqué à tort dans l'affaire Mecili et qui a été innocenté par les tests ADN. Khaled Bounedjma a annoncé la tenue d'un sit-in, le 18 février prochain, à l'occasion de la Journée nationale du chahid, devant la direction générale de la Fonction publique, pour protester contre la non-application d'une mesure interministérielle en faveur des enfants de chouhada travaillant dans le secteur de l'éducation nationale. Cette mesure leur garantit le droit à un avancement sans passer par les échelons habituels. Enfin, Khaled Bounedjma a fustigé nombre de ministres qu'il a copieusement accusés de saboter l'action du Président. Invité à les citer nommément, il s'est contenté de dire : « Ils se reconnaîtront. »