En collaboration avec la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), la banque du Crédit populaire d'Algérie (CPA) a réuni en cette fin de semaine une centaine de promoteurs immobiliers et investisseurs des régions est du pays. A l'ordre du jour était inscrit un débat approfondi sur la technique du financement de la promotion immobilière. La grande majorité des participants fait partie ou représente, à elle-seule, des groupes d'entreprises de construction du bâtiment largement impliqués dans le programme quinquennal de réalisation d'un million de logements en Algérie. Il ressort des interventions, dont celles des directeurs centraux du CPA, des orientations précises pour une profonde redistribution des statuts de chacun. Ces interventions semblent avoir été édictées par les nombreux points soulevés par les promoteurs sur des questions liées aux différentes étapes de financement de leurs projets par les banques. Si, du côté des représentants de la banque, l'on a axé les interventions sur le nouvel élan basé sur des règles du jeu plus claires et plus efficaces, les promoteurs ont parlé de taux d'intérêt bancaire élevé, de vente sur plan, de décentralisation dans la prise de décision, de lourdeurs et de discrimination dans le traitement des dossiers. Dans cette rencontre de Annaba, l'on a décelé dans les propos des banquiers qu'ils ont bien identifié le marché de la promotion immobilière. Ils paraissaient également avoir enregistré que le programme quinquennal de un million de logements en est la principale référence. C'est justement dans ce cadre que le CPA aurait mobilisé, outre ses cadres centraux, toute une théorie de praticiens et d'experts de l'immobilier. A Annaba, ses représentants ont minutieusement examiné les perspectives économiques et commerciales de la région, évalué les risques et les autres opportunités qu'offre le marché de la promotion immobilière, inventorié les difficultés et les nécessités telles que celles de l'élargissement des marges de manœuvre de leurs structures décentralisées en activité dans les régions. « J'ai monté un projet de réalisation de 200 locaux commerciaux sur une période de 36 mois. Il nécessite plus de 300 millions de dinars. Or, le CPA, votre banque, se dit disposer à financer le projet à hauteur de 15 %. Ce qui est largement en dessous de mes attentes sans citer les lourdeurs bureaucratiques auxquelles je suis constamment confronté. La centralisation du pouvoir de décision est le grand mal de toutes les banques algériennes. » risques d'insolvabilité L'interpellation des responsables du CPA a pour auteur M. Boudjemline, patron du Centre d'affaires méditerranéen (CAM) de Annaba. Elle a permis à M. Metref, directeur central du crédit et aux particuliers d'intervenir pour parler de la moyenne de la durée du crédit, de l'âge du demandeur et de la solvabilité. Soulignant l'absence de toute discrimination dans les démarches de sa banque vis-à-vis de sa clientèle, le même intervenant a abordé la question du dépôt par les promoteurs/investisseurs de dossiers sans étude ni montages financiers exacts. « J'éviterai de parler des tentatives d'entreprise de certains pseudo-investisseurs. Ce genre de situation nous impose d'appliquer des règles prudentielles universelles pour nous couvrir », a estimé M. Metref. Abordant la question du taux d'intérêt, le directeur du crédit a précisé que la fixation du taux d'intérêt est une mesure consensuelle qui n'est pas du seul ressort de la banque. « Plusieurs paramètres entrent en compte tels le taux d'inflation, les réserves de change extérieures et les orientations de la Banque d'Algérie. Ce qui est sûr et évident, c'est la volonté politique de revoir à la baisse des taux d'intérêt, et ce, conformément aux nouvelles donnes économiques », a argumenté le même responsable. En matière de garantie bancaire, M. Metref a indiqué que le CPA sera amené à effectuer des approches personnalisées pour chaque projet soumis au financement. Dans ces approches, il sera question de prévoir des garanties autres que celles liées au projet lui-même et d'ouverture du dossier des risques liés à la forme et au statut des sociétés. Parallèlement, des mesures prudentielles seront arrêtées pour prémunir la banque des risques d'insolvabilité et de non-remboursements des crédits et financements alloués. Elles concerneront de manière particulière les Groupements d'intérêts communs (GIC).