Le décret sur la bonification du taux de crédit pour l'achat et la construction de logement demeure opaque. Rachid Metref, directeur des crédits au secteur du bâtiment et des travaux publics auprès du CPA, a annoncé que le Crédit populaire d'Algérie pourrait éventuellement financer les achats de terrain. Cette déclaration a été faite lors de la rencontre organisée jeudi dernier par la banque autour du crédit immobilier. Et d'ajouter: «Sans pour autant connaître son contenu, un prochain décret exécutif au profit des promoteurs immobiliers est en examen.» Pour l'heure, a-t-il expliqué, le marché de l'immobilier n'est pas tout à fait transparent tandis que le coût du foncier continue à poser problème. Parmi les dix-huit banques, le CPA demeure le premier financier du bâtiment. La banque se taille 12% de parts du marché algérien en injectant 500 milliards de dinars dans le secteur. Les participants à cette rencontre se sont attardés sur le crédit immobilier. «Le décret du 14 mars dernier, définissant le taux de bonification sur les crédits immobiliers, est opaque tandis que sa mise en application ne semble pas concerner tous les souscripteurs.» C'est ce qu'a indiqué Larbi Chemam, président de l'Union nationale des promoteurs immobiliers (Unapi) en marge de la même rencontre. Les promoteurs immobiliers, les notaires et les bureaux d'études ne semblent ni soulagés ni convaincus par ce qu'ils ont qualifié de prestations obscures contenues dans le nouveau décret du 14 mars dernier. Le problème, selon les intervenants, concerne les modalités devant accompagner la mise en application de l'arrêté. Ce dernier, selon le président de l'Union nationale des promoteurs immobiliers, n'a pas indiqué, avec exactitude, quelle est la catégorie des souscripteurs devant bénéficier des avantages apportés par le décret. Il ajoute que les anciens souscripteurs ne sont, vraisemblablement, pas concernés par la nouvelle bonification de 1%. Il déclare que le sujet est très sensible et doit être abordé avec prudence car la mise en application du texte peut décevoir les anciens demandeurs de logement. A cela se greffent la cherté des logements et le fait que la demande a largement dépassé l'offre. Le président de l'Union nationale des promoteurs immobiliers n'est pas allé par quatre chemins pour appeler les pouvoirs publics à doubler, voire tripler l'offre. Le crédit bancaire étant un avantage facilitant l'accès au logement à base des petits intérêts bancaires à faible taux, accompagné par des procédures administratives accélérées. Du moins en théorie. Mais les embûches sont multiformes. Celles-ci sont accentuées par l'opacité, la multiplication et les lenteurs des formalités administratives et bancaires. Le consensus est commun. Les promoteurs immobiliers, les bureaux d'études et les notaires sont unanimes à déplorer cet état de fait tout en insistant sur l'enjeu économique qui doit être basé sur les intérêts communs. Le Crédit populaire d'Algérie se porte garant des financements de l'immobilier tandis que les promoteurs immobiliers continuent à se plaindre du peu de moyens financiers mis à leur disposition par les banques pour l'acquisition du foncier. Celui-ci constitue l'élément principal permettant l'amélioration rapide du parc immobilier algérien. Rachid Metref a déploré les blocages administratifs imputables au défaut de communication et à l'incompréhension locale des textes. A Oran, une confession a été faite par le directeur des crédits. «La wilaya d'Oran a bénéficié de 20.000 logements dans le cadre du programme présidentiel et bénéficiera de 30.000 autres unités dans le prochain plan quinquennal tandis que le Crédit populaire algérien est loin d'être parmi les grands financiers», a-t-il regretté.