Le Rassemblement national démocratique (RND) continue à activer dans la ville du Vieux Rocher qu'il compte apparemment « reconquérir » afin de se replacer sur l'échiquier politique. La rencontre de jeudi dernier, organisée dans l'enceinte du palais de la culture Malek Haddad, a permis aux cadres du parti de quatre wilayas de l'Est de se retrouver pour un rendez-vous mieux réussi que celui qui l'a précédé (19 mai) animé alors par un Khalfa Mebarek qui s'était égaré dans d'interminables palabres et avait du mal à capter l'attention même de ses compères. Le tir semble avoir été rectifié par la présence de Miloud Chorfi, porte-parole du parti, ainsi que celle de Bouchouareb, chef de cabinet du secrétaire général. Deux hommes de confiance d'Ouyahia qui pouvaient s'acquitter allègrement et comme souhaité de leur tâche. Il en fut ainsi, puisque, contrairement à la fois passée, la rencontre a drainé cette fois-ci beaucoup de monde. Par ailleurs, la logique des manifestations politiques qui prévaut actuellement au niveau de la ville du Vieux Rocher semble davantage être des démonstrations de force qu'autre chose. On peut penser aussi que les responsables des partis essaient de marquer leur présence auprès de leurs militants. Inutile de préciser que les deux émissaires d'Ahmed Ouyahia ont laissé transparaître un certain malaise quant aux questions liées à l'Alliance présidentielle formée par les trois partis (RND, FLN, MSP). Sinon comment expliquer l'acharnement de Miloud Chorfi à essayer de prouver que son parti est « sans conteste la première force politique du pays » ? Avait-il besoin d'en parler ou de prouver quoi que ce soit ? Et, le cas échéant, à qui ? Miloud Chorfi évoquera par ailleurs le soutien indéfectible de son parti pour le président Bouteflika : « Bouteflika représentait la seule solution à nos yeux aux maux de l'Algérie. Nous avons cru en son programme que nous défendons et le bilan du premier quinquennat est là pour conforter notre choix. Ce qui nous a poussés à soutenir le Président pour un deuxième mandat et un troisième s'il le faut. » Etait-ce innocent de la part de Miloud Chorfi d'évoquer l'éventualité d'un troisième mandat qui passerait par une révision de la Constitution ? Les émissaires d'Ahmed Ouyahia semblaient très confiants avec un discours qui visait certainement à « redonner la foi » aux militants puisque les conférenciers n'ont cessé de marteler que le RND est la première force politique et que ce dernier le prouvera dans les élections partielles que connaîtra la Kabylie l'automne prochain.