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Bouteflika hier à l'Académie militaire de Cherchell
Mohammedi Es-Saïd s'invite à la « Forteresse des lions »
Publié dans El Watan le 03 - 07 - 2005

15h30. Rue Macada. Pente dégringolante de l'Académie militaire interarmes (AMIA) de Cherchell vers le centre d'une ville, à une centaine de kilomètres à l'ouest d'Alger.
Un vieil homme en gilet campagnard et chèche autour de la tête et une vieille mère en voile à la démarche prudente dans la pente tiennent par la main leur fils, la vingtaine, en tenue d'été de l'infanterie de l'armée, fraîchement promu au grade de sous-lieutenant. Après trois ans d'études à l'Académie. Le « merci » en réponse à un « mabrouk » est lancé en chœur par l'émue trinité avec une spontanée fierté. Ils ne font pas cas, apparemment, du baptême de la 36e promotion de la formation fondamentale du nom de Mohammedi Es-Saïd, personnage controversé de l'histoire algérienne. Tout commence presque comme avant à l'Académie. L'atmosphère matinale de préparation de fête gagne de maigres positions sur la rigueur d'acier de la « Forteresse des lions », comme le proclame l'hymne de l'Académie. Couleurs nationales affichées dans les allées de l'immense complexe de blocs et de bâtiments surplombant la ville et la mer, jeunes promus en tenues de sortie, sabres et kalachnikovs astiqués, policiers militaires et matraques flambantes blanches et rouges, familles venant en grappes assister à la cérémonie de sortie de la 36e promotion de formation fondamentale, la 33e promotion de commandement et d'état-major et la 10e promotion de la formation spéciale. Même la météo s'est mise de la partie : brise marine adoucissant l'exercice des carrés en ordre de série défilant devant la tribune officielle tapissée du kaki des hauts gradés de l'armée, directeurs centraux du ministère de la Défense et commandants des diverses armes de terre, de mer et de l'air. Tout commence presque comme avant, car cette année, c'est le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, qui préside la cérémonie de sortie de promotion au lieu du chef d'état-major de l'armée. Après une attente d'une heure pour cause de repos au salon d'honneur en compagnie du chef d'état-major de l'ANP, le général-major Gaïd Salah et le directeur de l'AMIA, le général Abdelghani Malti, installé en mai 2005, le Président apparaît sur la place d'armes, lieu du défilé. C'est aussi la première sortie publique du ministre délégué à la Défense nationale, Abdelmalek Guenaizia. A souligner l'absence dans la tribune d'honneur du général-major Mohamed Touati, conseiller militaire du président de la République. « Votre présence ici, Votre Excellence, aura certainement un bel écho pour le moral de nos troupes », se sont accordés à dire le chef de l'état-major et le directeur de l'Académie dans leur discours. Des familles, occupant des tribunes latérales, lancent youyous et applaudissements lorsque le Président décore les majors de promos, lorsque les démonstrations de sports de combat arrachent aux hauts gradés des sifflements d'admiration, lorsqu'une chorégraphie militaire dessine en fantassins et en couleurs l'emblème national. 12h21. Sabre dégainé, Smaïl Mohamed, sous-lieutenant, avance vers la tribune d'honneur, proclame sa demande au chef de l'Etat de baptiser sa promotion du nom du colonel Mohammedi Es-Saïd, dit Si Nacer. Le Président lève le bras et d'un léger geste de la main dit oui. Le jeune promu se retourne, annonce la nouvelle aux carrés sous le soleil, avant de lire une brève biographie de l'homme devant un portrait datant de la guerre de Libération. Mohammedi Es-Saïd rejoint l'ALN en 1954 à la wilaya III, membre du Conseil national de la révolution algérienne, chef de l'état-major de l'ALN en 1958, ministre de l'Etat au GPRA, ministre des Moudjahidine en 1962 sous Ben Bella, membre du BP du FLN chargé de l'arabisation et a siégé au Conseil de la révolution après le coup d'Etat de 1965. « Le défunt héros a rendu l'âme le 6 septembre 1994 », conclut la biographie lue. Le musée de l'AMIA est rebaptisé en son nom également en présence de son épouse et de son fils qu'un commandant de l'armée isolait des journalistes. Une rencontre autour de sa personne a eu lieu cette année au forum d'El Moudjahid a souligné l'ambiguïté de l'homme qui s'allia durant la Seconde Guerre mondiale avec l'Allemagne nazie contre la France dans la logique « de l'ennemi de mon ennemi est mon ami ». Membre fondateur du Front islamique du salut (dissous en 1992), arrêté en tant que porte-parole de l'ex-FIS. Mort dans l'anonymat en 1994, rappelé dans la mémoire nationale onze après, sa réhabilitation - ainsi que celle de Ben Bella - serait-elle un des symboles de « la réconciliation nationale » qui signifierait l'exacerbation, sans débat, des contradictions nationales ? Aucun officier contacté n'a voulu réagir à nos questions concernant le choix de baptême de la promotion. Comme aucun militaire en fonction n'a trouvé à redire lorsque le chef de l'Etat a qualifié, lors de son premier mandat, l'interruption du processus électoral en 1992 de « violence ». Fin de visite. Bouteflika reproche aux encadreurs le manque d'horaires consacrés à l'informatique. « Ni embuscade ni tir, priorité à l'informatique », a dit le Président. Il signe le livre d'or et repart. Cherchell accueille les jeunes promus et leurs familles. « Vous n'allez pas me demander de rentrer à la maison ce soir ? », proteste le sous-lieutenant entre ses deux parents descendant la rue Macada. Demain, il sera chargé de conduire en temps de paix et en temps de guerre une section d'infanterie, trente-deux hommes qui ont aussi leurs parents, et il voudra certainement connaître le pourquoi de la guerre et le comment de la paix. Ce soir, il est fier et veut faire la fête. Demain...

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