ll ne s'agit pas d'un égout à ciel ouvert, mais des tas de fumier étalés sur les bords de la route longeant un ensemble d'habitations du village des Aït Ailem, à six kilomètres au sud-est de Aïn El Hammam. Un mélange de déchets organiques et de bouses de vache, le tout imbibé d'urines saumâtres inondant la chaussée, hiver comme été. Il s'agit d'un bassin de réserve conçu par un éleveur de bovins avec une goulotte aménagée afin de charger directement, le cas échéant, sur une benne de tracteur ou de camion le fumier. Mais, faisant fi des normes d'hygiène, ledit propriétaire laisse déverser le tout au vu et au su de tous. Ainsi, une odeur nauséabonde s'y dégage pour accompagner tous les passants sur un trajet allant jusqu'à 2 km. Encore, gare aux éclaboussures, car ce sont les véhicules qui s'imprégnent de cette odeur désagréable dégagée des roues et de la carrosserie. Les habitants du voisinage et quelques passants habituels mécontents ne savent plus à quel saint se vouer. « Les services d'hygiène se sont maintes fois lassés de signaler cette catastrophe et à plusieurs reprises les services publics ont dû dépêcher leurs engins pour débarrasser les tas de fumier qui entravent même la circulation pour les déverser à quelques mètres. Et l'odeur se propage pour nous rendre la respiration difficile », nous apprend un citoyen outré de voir cette situation perdurer. L'absence d'une prise en charge des ordures ménagères fait que les gens jettent les sacs poubelles à tout bout de champ, remplissant les fossés de toute sorte d'immondices. Un transporteur public s'indigne devant le mutisme absolu des uns (citoyens) et l'indifférence des autres (services d'hygiène, APC), en disant : « Il m'arrive de passer mon fourgon au détergent chaque soir, encore faut-il désodoriser avant de le parquer car il est impossible de le mettre à l'intérieur du garage dans cet état ! ». Enfin, il doit bien y avoir une solution autre que monter les vitres ou couper la respiration sur une distance de deux kilomètres.