Le nouveau terminal à conteneurs du port de Béjaïa, inauguré hier par le ministre des Transports, serait une opération pionnière dans l'ouverture de segments d'activités portuaires au capital privé. C'est ce qu'a laissé clairement entendre Mohamed Meghlaoui à l'ouverture du séminaire sur la conteneurisation, tenu à l'occasion à l'université Abderahmane Mira. Le ministre a dressé un constat d'échec de l'approche adoptée jusqu'ici dans le secteur. Un coût de transport supérieur de 40% à celui pratiqué dans les autres pays du Maghreb, lenteurs jugées excessives dans le processus d'adaptation du système portuaire national qui serait ainsi dépassé par le nouveau dynamisme de l'économie, un faible taux de conteneurisation... sont parmi « les goulots d'étranglement très coûteux » passés en revue dans l'intervention que d'aucuns ont reçue comme une préparation à l'amorce de la privatisation de certains segments d'activités dans les ports algériens. Le nouveau terminal à conteneurs, fruit d'une joint-venture Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) et PORTEK (un opérateur singapourien), consiste en une aire de conteneurisation d'une capacité de 200 000 EVP (équivalent 20 pieds). La structure est la première du genre dans le pays et devrait améliorer le traitement des conteneurs, réduire les temps d'escale et partant les coûts. Les capacités du port de Béjaïa, déjà classé deuxième au niveau national en termes de volume d'activités, y gagnerait par ailleurs en importance alors que la création de 150 emplois directs et 2200 indirects est annoncée dans le sillage de la mise en fonction de la structure. 51% du capital de la nouvelle société créée entre les deux partenaires reviennent à l'EPB, contre 49% au partenaire étranger.