L'intensité de la sécheresse ayant sévi durant l'année agricole 2004-2005, qui a constitué une véritable calamité pour la wilaya de M'sila, n'a pas été sans conséquences sur l'activité pastorale, qui s'en trouve présentement au centre des préoccupations des éleveurs, eu égard à ses effets dévastateurs sur le cheptel et les parcours. Le caractère calamiteux de cette sécheresse réside dans la baisse dramatique du niveau de pluviométrie enregistrée cette année par rapport à l'année écoulée. Cette baisse a été de 280 mm par rapport à l'année agricole 2003-2004 où il a été enregistré pas moins de 377 mm, pour 97 mm de pluviométrie pour cette année agricole 2004-2005. Ce déficit en matière de pluviométrie n'a pas été sans conséquence sur la situation des parcours qui se trouvent dégradés à 60%, selon l'estimation de la subdivision agricole de Aïn Melh. Cette situation de sécheresse est à l'origine du déficit en ressources fourragères par rapport à un cheptel de plus en plus important qui a atteint 204 750 têtes ovines pour la région de Aïn Melh dans son ensemble. Cette augmentation du cheptel a eu pour effet un surpaturage excessif jusqu'à réduire à néant le couvert végétal. L'APC responsable C'est ce que nous avons constaté lors de notre visite à Aïn Melh, lors de l'opération d'identification des projets de proximité entrant dans le cadre de la lutte contre la désertification. A cette pression sur les parcours, s'ajoutent les actes de défrichement qui se sont propagés avec une célérité déconcertante en milieu steppique avec l'avènement du programme de soutien par le biais du FNRDA. « Pour ces actes de défrichement inconsidérés qui sont à l'origine du déclenchement du processus de désertification, l'APC a une grande part de responsabilité », nous a confié le P/APC par intérim de Aïn Melh. Et ce processus se déclenche aussitôt, nous a-t-on expliqué, que le fellah éleveur a souscrit au programme du FNRDA. Explicitant la responsabilité de l'APC dans le processus de dégradation des parcours, cet intérimaire dira : « Il suffit que ce fellah déclare qu'il n'est pas en situation conflictuelle avec ses voisins à propos de la parcelle qu'il compte valoriser, pour que l'APC lui délivre la fameuse attestation de fellah, laquelle attestation, a-t-on précisé, lui ouvre droit au soutien du FNRDA. » Comme aucune structure ne vérifie ce qui lui appartient réellement, ce fellah-éleveur, systématiquement, s'approprie sans retenue les aires de parcours qui sont mitoyennes à la sienne ; et croyant valoriser ces terres de parcours par le biais du financement du FNRDA, il met en fait en branle le processus de dégradation par la pratique de la céréaliculture en pleine steppe. La conjugaison de ces éléments a eu des effets dévastateurs sur les parcours jusqu'à compromettre l'activité pastorale en réduisant sa pratique. Les éleveurs sont présentement dans une mauvaise posture, par le fait, que cette situation leur impose la mise en œuvre de la formule de la mise en défense, formule qu'ils ne sont pas disposés à respecter, eu égard à l'effectif important du cheptel et la réduction des aires de parcours pour l'effet des différentes dégradations.