Les fellahs et les éleveurs de la wilaya de Chlef expriment leur hantise devant la persistance de la sécheresse qui sévit depuis le début de l'automne, conjuguée au renchérissement rédhibitoire du prix de l'aliment du bétail et qui font peser sur les éleveurs la menace, plus que jamais présente, de décimation du cheptel ovin. Surtout en cette période de cruciale de lancement des différentes campagnes agricoles (labours-semailles). Les dégâts provoqués par le manque et le retard de la pluie ont beaucoup affecté le couvert végétal devenu improductif, voire stérile. Cette situation a eu pour effet, une flambée des prix de l'aliment du bétail fort inquiétante, sur les marchés, qui a atteint, selon les éleveurs, 2000DA le quintal de maïs, 2100DA, l'orge de meilleure qualité et 2200DA une botte de foin et 600DA pour engraisser les moutons, tandis que le quintal de fèves sèches, aliment pour le bovin, atteint 4500DA. Il y a de cela quelques mois, la même quantité d'aliment du bétail ne dépassait pas les 1300DA. En effet, cette hausse vertigineuse va influer négativement sur les prix du cheptel et paradoxalement l'augmentation des prix de la viande surtout à l'approche de la fête de l'Aïd El Kébir et les retours du pèlerinage. «Si les choses restent en l'état, il y a risque d'abandon de l'élevage ovin. A moins que l'Etat ne prenne des mesures pour faire face à cette spéculation sur le marché de l'aliment du bétail, avec un éventuel soutien à l'activité pastorale, l'unique moyen de réduire la spéculation qui gangrène le milieu», nous dira un éleveur de la wilaya. En attendant l'espoir d'apercevoir des nuages, porteurs de pluies salvatrices, la campagne labours-semailles n'est pas entrée dans sa phase effective dans la wilaya de Chlef, bien que nous soyons à la fin du mois de novembre.