La région d'El-Bayadh, forte de ses 19 000 éleveurs, n'arrive même pas à atteindre la barre de deux millions de têtes de cheptel alors que jadis elle détrônait celle de Tiaret ou de M'sila, qui aujourd'hui, bousculent Djelfa. Avec ses sept millions d'hectares, la wilaya d'El Bayadh est l'une des régions steppiques la plus sensible à la désertification. Sa vocation pastorale constitue une raison de plus pour sa prise en charge alors que le nombre du cheptel ne cesse de diminuer à cause de la réduction des espaces menacés par l'installation des sables, notamment dans sa partie des hautes plaines qui partagent leurs frontières avec les wilayas de Saïda, Sidi Bel-Abbès et Tiaret. Les dernières statistiques des services agricoles donnant la wilaya parmi celles ayant un très grand potentiel pour le retour de l'activité pastorale sont non seulement démenties par le bilan des contrats de performance de l'an passé mais aussi par les aides à délivrer aux rares éleveurs qui attendent toujours le bout du tunnel. Ainsi, la nouvelle stratégie de développement agricole se trouve contrariée par la réalité du terrain au moment où l'élevage de cheptel reste le seul rempart au chômage qui touche une bonne partie de la population locale. Sur un autre volet et malgré les efforts consentis par d'autres structures rattachées à l'agriculture, comme les forêts et le Hcds, quant à l'amélioration du cadre de vie des populations rurales, celles-ci restent suspendues à l'état des parcours lesquels, eux, dépendent directement de la pluviométrie, particulièrement celle d'automne. Plus d'un million d'hectares de parcours sont préservés pour les besoins de pacage mais qui restent souvent la proie facile, surtout en temps de disette où les éleveurs se voient proposer l'achat de l'orge à 3 000 DA le quintal. D'après les données en notre possession, la région d'El Bayadh, forte de ses 19 000 éleveurs, n'arrive même pas à atteindre la barre de deux millions de têtes de cheptel alors que jadis elle détrônait celle de Tiaret ou de M'sila, qui, aujourd'hui bousculent Djelfa. D'ailleurs, il suffit d'évaluer les marchés hebdomadaires pour s'en rendre compte. À ce propos, il est rare de trouver un prix qui convient à la demande au moment où l'offre ne cesse d'augmenter tellement plusieurs éleveurs sont dans l'obligation de changer de créneau. Cette situation qui profite aux spéculateurs reste inquiétante tant que l'investissement injecté dans le programme de lutte contre la désertification peine à répondre aux besoins pressants de la famille des éleveurs. Ces besoins liés à l'amélioration de l'offre fourragère restent une condition essentielle pour s'accrocher au métier tendant à devenir une charge de trop dans un environnement qui ne cesse de se détériorer.