« Nous saluons l'ANP et les patriotes qui ont sauvé le pays de l'intégrisme islamiste. Mais nous saluons particulièrement tous les généraux qui ont arrêté le processus électoral de 1991 et empêché le FIS de prendre le pouvoir », a déclaré, hier, le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la République (UDR), Amara Benyounès, dans un meeting populaire organisé à la salle Ibn Khaldoun, à Alger. Devant un parterre composé de centaines de ses militants et sympathisants.Le premier responsable de l'UDR a affirmé qu'il est pour l'interruption de ce processus, qui « n'est pas une première dérive ». Une phrase prononcée en 1999 par le président Abdelaziz Bouteflika. « C'est le deuxième 1er Novembre 1954 », a-t-il lancé en rendant un hommage particulier aux généraux algériens qui, selon lui, ont mis fin à « la véritable dérive, en l'occurrence la légalisation des partis politiques islamistes ». L'orateur a rappelé, à cet effet, le passé peu glorieux des islamistes en Algérie et leurs dépassements ayant débuté bien avant 1990. « On se rappelle bien de Bouiali, le vitriol des jeunes filles portant des jupes, l'assassinat de l'étudiant Kamel Amzal à la cité universitaire de Ben Aknoun et l'attaque de Guemmar contre une caserne de l'armée. La légalisation des partis islamistes est une grave bavure », a-t-il souligné. Enchaînant dans le même contexte, Amara Benyounes a répondu à Ahmed Ben Bella qui, dans une sortie jeudi dernier sur la chaîne Al Djazira, a défendu le retour du FIS sur la scène politique nationale. « Il est l'artisan du premier coup d'Etat en Algérie », a-t-il martelé avant de paraphraser le président Bouteflika en déclarant : « On ne peut pas empêcher les responsables du FIS de respirer l'air de l'Algérie, mais pour eux la politique, c'est fini. » Pour le secrétaire général de l'UDR, la souveraineté de l'Algérie, confisquée au lendemain de l'indépendance, a été restituée enfin après le 8 avril 2004 avec la réélection du président Bouteflika. Qui a confisqué cette indépendance ? « C'est l'armée des frontière qui nous a confisqué notre indépendance en 1962. On a entamé cette indépendance avec des coups d'Etat : en 1962, 1965 et 1967. Aujourd'hui, il est grand temps de prononcer centaines vérités. Aucun parti n'a le monopole de la révolution. Nous sommes aussi des enfants de Novembre », a-t-il indiqué en faisant allusion au FLN. Ce même FLN auquel il lancera d'autres estocades quand il a évoqué la gestion catastrophique du pays pendant 43 ans et la question de la réconciliation nationale. « Qui était à St'Egidio ? », s'est-il interrogé. « Nous avons vaincu le terrorisme seuls », a-t-il jouté. L'UDR, selon lui, soutient la réconciliation nationale, mais avec un préalable, à savoir « l'éradication du terrorisme ». Revenant sur la question des victimes du terrorisme, Amara Benyounes défend le principe d'un statut particulier pour ces victimes. Mais il se montre sceptique quant au problème des disparus. Selon lui, la grande majorité de ces derniers « ont pris le maquis ». Le premier responsable de l'UDR est revenu sur les élections partielles en Kabylie pour rappeler sa position. Même s'il est pour le départ des « indus élus », Amara Benyounes affirme qu'il est pour des élections nationales générales. « Il faut dissoudre toutes les Assemblées et aller vers des élections à l'échelle nationale », a-t-il appelé. La Kabylie, a-t-il dit, n'a pas besoin « de gourou et de zaïm », mais de paix, de stabilité et de relance économique. Allusion faite à Saïd Sadi (RCD) et à Hocine Aït Ahmed (FFS). L'Alliance présidentielle était aussi dans le collimateur de Benyounes. En plus d'absence d'entente entre les trois partis composant cette coalition, le conférencier dira que cette dernière bloque la concrétisation du programme du président Bouteflika.