Les animateurs des archs à Béjaïa se demandent à quoi peut rimer « cette nouvelle provocation » que représente, pour eux, l'arrestation de Belaïd Abrika avant-hier à Tizi Ouzou. « Nous ne connaissons pas encore les détails de l'arrestation, mais il est clair pour nous que si Belaïd n'est pas libéré, nous convoquerons un conclave extraordinaire pour décider d'une riposte », ont confié hier Ali Gherbi, Farès Ouedjedi et Bezza Benmansour lors d'un point de presse. La rencontre décidée avant l'interpellation du délégué des Genêts devait permettre à ces « figures de proue » du mouvement des archs de dénoncer la léthargie qui semble s'être emparée de la protestation. Elles ont ainsi tenté d'expliquer les raisons du statu quo actuel et d'en exposer les dangers. « Nous voulons que les débats qui sont menés au niveau des conclaves soient portés à la connaissance des gens. Des délégués enlisent malheureusement le mouvement dans des controverses qui sont loin de refléter les idées qui agitent la société », résume Bezza Benmansour en laissant clairement entendre que des délégués profitent de l'isolement médiatique, qui est celui du mouvement actuellement, pour ériger des querelles personnelles et des problèmes de leadership en blocages politiques. Consensus La Coordination intercommunale de Béjaïa (CICB) s'est en effet réunie en conclave extraordinaire plusieurs fois depuis l'interwilayas de juillet dernier pour adopter une position finale par rapport au dialogue. Toutes les réunions ont débouché sur le désaccord qu'elles étaient censées aplanir. Ali Gherbi reconnaît, pour sa part, que c'est la question du dialogue qui envenime la situation. « Ceux qui sont contre le consensus qui s'est dernièrement dégagé de l'interwilayas doivent nous faire des propositions. J'aurais personnellement compris ces camarades réfractaires à toute nouvelle chance offerte au dialogue s'ils nous avaient proposé des alternatives », stigmatise le charismatique animateur d'El Kseur. Le groupe soutient que la meilleure démarche à suivre actuellement consiste en l'envoi d'une délégation restreinte au niveau du chef du gouvernement, chargée notamment de relancer la question de l'application du protocole d'accord signé en début d'année et de sonder clairement les intentions du Pouvoir quant à l'abandon ou non de l'option référendaire pour l'officialisation de tamazight. C'est à l'issue du déplacement de la délégation que la Coordination des archs pourra réellement prendre position sur la reprise ou non des négociations, ont encore expliqué les conférenciers, qui n'ont fait à l'occasion que réaffirmer une proposition largement partagée au niveau de l'interwilayas, mais qui demeure encore otage de l'exigence d'unanimité à recueillir au sein de la structure suprême du mouvement.