Sept ans après les douloureux événements de Kabylie, le mouvement des archs revient, au cours d'une conférence de presse tenue, hier, à Tizi Ouzou et en marge du colloque qui sera organisé en collaboration avec de nombreuses associations les 18 et 19 juin, sur les engagements de l'Etat vis-à-vis de la plateforme d'El Kseur, et sur le développement économique ainsi que sur la situation sécuritaire. D'emblée, Belaïd Abrika, représentant de la CADC, incombe les raisons du retard enregistré dans la relance économique de la région au « manque de volonté des pouvoirs publics qui ne font, selon lui, que dans le replâtrage ». Ainsi, précise le conférencier, « le plan d'urgence pour la Kabylie et le programme de relance économique discutés avec le gouvernement sont en retard, non pas du fait du manque de moyens mais plutôt de volonté politique ». Sur le plan sécuritaire, l'orateur estime, tout en rappelant « le refus du mouvement citoyen de la thèse islamiste, que la dégradation de la situation sécuritaire est le résultat du traitement de la question, notamment l'application de la réconciliation nationale. D'ailleurs, il y a même des repentis qui ont rejoint les maquis ». Dans le même sillage, il relève que la mauvaise prise en charge sociale de la population, surtout la classe juvénile, accentuerait le phénomène dans les villes et villages. Quant au redéploiement de la Gendarmerie nationale, le délégué des « Genêts » insiste toujours sur la question et réitère, de ce fait, les positions du mouvement. « Les gendarmes ne peuvent pas assurer notre sécurité tant que les auteurs des assassinats ne sont pas encore jugés, et au moment où le contentieux inhérent au Printemps noir n'est pas définitivement réglé. » Abordant le dossier des indemnisations des victimes ayant subi des dégâts corporels et matériels lors des événements de Kabylie, Abrika révèle qu'il « existe une tendance à bloquer le dossier. » Il avance, en outre, que « 1610 dossiers ont été rejetés pour divers motifs et 500 autres sont en instance. Cependant, 1443 dossiers ont été reconnus et 3087 cas sont en examen, ajoute Abrika, alors que près de 150 personnes subissent toujours les tracas de l'administration. Par ailleurs, des dissensions semblent gagner de plus en plus les rangs des archs. Ainsi donc, au moment où Belaïd Abrika animait sa conférence, une déclaration de la CADC parvenue à notre bureau dénonce l'organisation du colloque. « Des délégués des archs, autoproclamés, viennent de conjuguer leurs efforts à ceux du pouvoir mafieux et assassin pour l'organisation d'un manège qu'ils qualifient de colloque », lit-on dans ce document. De ce fait, ils estiment que ce pseudo colloque répond à un seul but : le troisième mandat présidentiel et la révision de la Constitution.