De Zéralda jusqu'au CHULamine Debaghine, il est le seul établissement hospitalier à assurer une prestation médicale pour une population dépassant les 300 000 âmes, selon le directeur des activités de santé du secteur. En effet, la direction du secteur sanitaire de Bologhine, qui élit ses quartiers dans l'hôpital, couvre, selon le découpage du ministère de la Santé, six communes, à savoir Hammamet, Raïs Hamidou, Bologhine, Bab El Oued, La Casbah et Oued Koriche. Outre l'établissement hospitalier dont il a la charge, la direction du secteur coiffe une vingtaine de structures sanitaires réparties au sein de sa zone, dont dix polycliniques et sept centres de santé. La directrice générale, le docteur Malika Rahal, installée depuis 8 mois à la tête du secteur, ne ménage aucun effort pour faire valoir l'esprit hippocratique que conjugue le dévouement d'un personnel, particulièrement sur le plan hygiène et propreté des lieux, dont elle fait son mot d'ordre. Un état des lieux qui ne nous renvoie pas moins à la maxime du dramaturge Eugène Labiche qui cite que « le dévouement est la plus belle coiffure d'une femme ». C'est, en tout cas, ce qui semble coller à la directrice et ce que nous avons eu à constater lors de notre passage et visite dans les différents services de l'hôpital qui compte 260 lits. Une structure qui, le moins qu'on puisse dire - sans complaisance aucune -, doit faire rougir de honte certains établissements, notamment les cliniques privées qui dérogent à la règle d'hygiène, reléguée, faut-il souligner, au dernier plan. « Quand bien même le secteur ne dispose pas de moyens conséquents, la santé demeure en partie tributaire d'un environnement salubre (...). Ce à quoi nous nous attelons, mon équipe et moi », résume le premier responsable de la structure qui abrite huit spécialités dont la pédiatrie, la chirurgie, l'endocrinologie, et le service de médecine interne que dirige de main de maître le professeur Hocine Asselah et son staff. Notre interlocuteur nous affirme qu'elle doit faire face aux besoins et nécessités exprimés par les structures relevant de son secteur outre l'hôpital Baïnem qui assure une moyenne de 150 consultations par jour toutes spécialités confondues. Il va sans dire, nous explique-t-elle, que « l'enveloppe qui est allouée au secteur doit être gérée de manière rigoureuse et selon les impératifs et priorités des polycliniques et centres de santé » d'autant qu'elle a hérité d'une dette financière qu'elle doit honorer et qui, par conséquent, l'oblige, laisse-t-elle entendre, à faire des calculs d'épicier et « manœuvrer habilement » la gestion du secteur, dont l'hôpital qui doit se doter dans un proche avenir du bloc service des admissions que la direction de la santé et de la population de la wilaya (DSP) prend en charge. Si la situation dans l'ensemble semble maîtrisée sur le plan médical, la difficulté, en revanche, réside au niveau du service maternité où des échos liés à la disponibilité des lits pour les parturientes et à l'absence de couveuses se sont fait entendre. « Nous disposons de 27 lits dans le service gynéco-obstétrique et de 27 autres dans le service maternité, mais le problème, corrige le docteur Rahal, réside davantage dans l'effectif du personnel sages-femmes qui reste réduit », car, précise-t-elle, « avec deux sages-femmes et une infirmière, qui travaillent presque sans relâche, nous ne pouvons répondre à la demande estimée à une moyenne de 20 accouchements par jour », voire jusqu'à 30 interventions journellement, renchérit le DAS qui souhaite que l'effectif de cette profession médicale soit revu à la hausse dans l'hôpital.