La question du foncier revient sur le devant de la scène à Gué de Constantine. Deux élus du FFS, Samy Belhamri et Hachemi Ziane, s'appuyant sur une pétition signée par des dizaines de citoyens, interpellent les plus hautes autorités du pays, en l'occurence le ministre de l'Intérieur, sans omettre la tutelle directe, à savoir le wali délégué de la circonscription administrative de Bir Mourad Raïs ainsi que le wali d'Alger afin de « sauver » disent-ils, les « derniers carrés verts » de la commune. « Nous refusons que des assiettes censées revenir à la collectivité soient détournées pour des intérêts individuels. Notre commune accuse un déficit chronique en matière d'infrastructures éducationnelles, sociales ou sportives alors qu'une coopérative de plusieurs villas et une autre dont nous disposons que peu d'informations sont en train de se concrétiser sur le terrain », accusent les deux élus. La première citée, baptisée Amina, est située, ajoutent-ils, à l'intérieur même de la cité dite des Citronniers (468 Logements). « Un géomètre est déjà passé pour déterminer la surface foncière, et tout paraît fin prêt pour y affecter les engins. Nous estimons qu'il y a une décision qui se prend en catimini au niveau de l'APC, sinon pourquoi ne pas placer à côté du site, comme le prévoit la réglementation, une plaque annonçant ce projet ? » s'interrogent-ils. Et de rappeler les « incessantes injonctions du wali d'Alger, Abdelmalek Nourani, en ce qui concerne la préservation du foncier. « Nous nous inscrivons dans la même logique que celle de M. Nourani, et plus près de nous celle du ministre de l'Habitat. Ces deux hauts responsables ont laissé entendre, en plusieurs occasions, que le programme de 1 million de logements, initié par le président de la République pour le quinquennat en cours, ne se réalisera jamais si le foncier continue d'être dilapidé », soulignent ces élus, en rappelant qu'au niveau de Gué de Constantine que « la dilapidation, jadis nocturne, se fait aujourd'hui en plein jour ». « Des organismes publics ont déjà tiré la sonnette d'alarme en avançant le taux de 5% pour ce qui est de la réserve foncière de notre commune. C'est catastrophique. Si on n'agit pas dans l'immédiat et qu'on ferme encore l'œil, le cas Haï El Karess, Gué de Constantine ne pourra jamais construire la moindre infrastructure. Dans ce cas, nous n'aurons ni école, ni bibliothèque, ni complexe sportif et même pas une poste. Nous osons espérer une réaction du wali d'Alger afin de stopper ce projet. S'il est entamé, les citoyens de Gué de Constantine se retrouveront devant le fait accompli et cela comme les autres nombreux « projets immobiliers » décidés contre la volonté des contribuables et destinés à une minorité de gens nantis ». Nos interlocuteurs, qui disent avoir tiré la sonnettte d'alarme à plusieurs reprises, sollicitent une commission d'enquête de « haut niveau ». « Cela pour mettre toute la lumière sur la situation alarmante du foncier au niveau de la commune de Gué de Constantine ». Contacté par nos soins, le vice-président de l'APC, chargé de l'urbanisme, Saïd Akab, reconnaît l'existence du projet des coopératives, décriées par les élus du FFS. « Seulement, nous ne pouvons rien faire. Ces coopératives ne sont pas gérées par nos services », s'est-il contenté de dire.