« Les sanctions vont tomber dès demain. » C'est ce qu'a déclaré en substance le directeur de l'éducation de la wilaya d'El Tarf pour justifier le désastre des résultats du baccalauréat de cette année. El Tarf a régressé de 16,57 points, passant du taux de 38,62% en 2004 à celui de 22,05% en 2005. Si on tient compte des candidats libres, le taux de 2005 baisse encore pour atteindre les 19,84%. Avec ce résultat peu reluisant, El Tarf se place tout en bas du tableau national, bonne avant-dernière devant Illizi à qui on pourrait malgré tout trouver quelques circonstances atténuantes. Sur les 19 établissements secondaires que compte le secteur dans la wilaya, c'est le technicum de Dréan qui s'est nettement détaché du reste avec un taux de réussite de 57,42%. Le lycée de Aïn Karma est dernier avec 13,57% (19e), juste derrière, tenez-vous bien, le lycée d'El Tarf chef-lieu, 18e avec 13,64%, et El Kala, 16e avec 14,52%. 1609 candidats ont eu leur bac sur les 5076 qui se sont présentés à l'examen. Parmi eux, il faut compter 46 candidats libres. A El Tarf, on est abasourdi après cette débâcle. Des parents envisagent de changer leurs enfants de certains établissements, dont la réputation vient de se confirmer, alors qu'elle était évoquée avec beaucoup de prudence par crainte de voir leur enfant en subir les conséquences. Pour expliquer ce naufrage, on dénonce le gonflage des notes, par népotisme, et la fraude aux examens qui, avec la complicité des enseignants et des chefs d'établissement, s'est tellement banalisée. Tricher ou communiquer pendant un examen est un droit ouvertement revendiqué par les élèves et leurs parents sous peine de représailles à l'encontre de l'enseignant qui ne s'y conformerait pas.