Des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, en passant par ceux d'Espagne le 11 mars 2004 pour aboutir à ceux du 7 juillet 2005 au Royaume-Uni, les enquêteurs retrouvent toujours la trace des ressortissants marocains. Même si les autorités de Rabat contestent la « marocanité » décelée dans les actes de violence commis un peu partout à travers le monde, la piste marocaine semble de plus en plus s'imposer dans le terrorisme international. Selon des analystes, l'avis de recherche concernant le Marocain Mohamed El Guerbouzi, cité dans l'enquête sur les attentats de Londres, s'ajoutera au puzzle dont les éléments sont encore éparpillés pour l'instant. Le procès, qui s'ouvrira demain à La Haye, de Mohammed Bouyeri, meurtrier présumé du cinéaste Theo Van Gogh, tend à conforter les enquêteurs quant à l'émergence de cette piste marocaine sur toutes les autres. Rabat avait rejeté « énergiquement » les propos du commissaire européen néerlandais Frits Bolkestein, qui avait interpellé le roi Mohammed VI du Maroc, lui demandant de montrer que son pays « ne veut pas être un exportateur d'assassins ». Les attentats perpétrés le 16 mai 2003 en plein centre de la ville de Casablanca avaient été commis par une douzaine de kamikazes. Le bilan de 45 morts, dont les présumés terroristes, avait placé le Maroc sur la liste de pays exportateurs de terrorisme. L'enquête menée dans le royaume chérifien avait imputé la responsabilité des attentats de Casablanca à deux groupes islamistes marocains, la Salafia Jihadia (les salafistes combattants) et Assirat al moustaqim (le droit chemin). Les analystes ne manquent pas de rappeler que certains Marocains fortement soupçonnés et parfois condamnés dans des dossiers de terrorisme ont été relâchés. Le cas le plus récent est celui de Abdelghani Mzoudi, acquitté en Allemagne des accusations de complicité dans les attentats de septembre 2001 aux Etats-Unis, qui a pu revenir librement dans son pays. Un autre Marocain, Mounir El Motassadeq, a été le premier condamné dans le cadre des attentats du 11 septembre 2001. Reconnu coupable de « complicité de meurtres », il a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle par un tribunal de Hambourg. L'Espagne a elle aussi, après les attentats de Madrid, indexé les islamistes marocains et, actuellement, les pays européens s'intéressent particulièrement à la piste marocaine. Du temps du roi Hassan II, notre voisin se réjouissait que l'Algérie soit devenue un laboratoire pour les activités terroristes. Aujourd'hui, il devra regretter de n'avoir pas collaboré sincèrement à la lutte contre ce fléau qui menace tous les pays du monde.