C'est demain que débute l'opération de relogement des locataires du Jardin d'Essais. A l'issue d'une minutieuse enquête menée par la circonscription administrative de Hussein Dey, les locataires ont été surpris, samedi après-midi, par des agents relevant de la daïra de tutelle qui leur ont recommandé, par le biais d'un papier, de fournir, dans un délai de 24 heures, un dossier administratif et le versement de sommes allant de 36 000 DA à 50 000 DA (relatives au coût du logement). Sans tambour ni trompette, les services chargés du relogement n'ont même pas daigné informer les bénéficiaires sur leur futur logement, si ce n'est cette petite phrase : « Préparez-vous un moyen de transport pour aller ailleurs. » Autant dire, les locataires, pris de vitesse par cette expéditive décision, se sont constitués en comité pour tenir une réunion dans la soirée de samedi. L'un d'eux, 70 ans passés, dira : « Après plus de 60 ans au Jardin d'essais, je veux être relogé dignement. Il est inadmissible de nous loger dans des F2. Où vais-je mettre le reste de ma famille ? De plus, nous avons été sommés de vider les lieux sans pour autant nous indiquer le lieu de notre prochain ‘‘abri''. En ce qui me concerne, je ne quitterai pas le Jardin d'essais sans avoir au préalable un appartement similaire à l'actuel. A l'instar des autres familles, je n'accepterai pas n'importe quel logement. » Même son de cloche chez beaucoup d'autres concernés. « On n'est pas contre le relogement, ni défendre ceux qui ont été rayés de la liste des bénéficiaires (jugés comme des indus occupants), mais il ne faut pas mettre tout le monde dans la même situation. Comme par exemple, mon fils (né au Jardin), marié et père d'une fille de six ans, qui se trouve inexplicablement écarté de cette opération de relogement. En clair, la solution de nous mettre dans des F2 est une manière de nous jeter dehors, ni plus ni moins. Ajoutez à cela que nous avons été priés de quitter les lieux comme des malpropres. Comme en témoigne cette marge de manœuvre très courte pour préparer cette opération. » Autant dire que le Jardin d'essais connaîtra, à partir de demain, une tension particulière. Le mot d'ordre des locataires, c'est de partir dans les meilleures conditions. Dans le cas contraire, ils ne seront pas près de bouger. Pour rappel, ce relogement entre dans le cadre de la réhabilitation du jardin botanique.