L'opération de relogement des 32 familles locataires occupant des habitations de type pavillon situées dans l'enceinte même du jardin d'Essais du Hamma est prévue pour aujourd'hui. Longtemps différée, cette opération d'évacuation semble prendre forme. Elle est confiée à la circonscription administrative d'Hussein Dey. De prime abord, les familles concernées ne rejettent pas la décision prise mais s'insurgent, par ailleurs, contre certaines formalités. Certaines familles des employés du jardin occupent ces habitations depuis l'époque coloniale. D'autres, depuis l'indépendance. « Il est inadmissible qu'elles soient avisées à trois jours seulement de l'évacuation en leur remettant un imprimé servant d'avis de payement qui n'est pas visé et dont la somme varie entre 36 000 et 55 000 DA », ont déclaré deux locataires qui se sont présentés à notre rédaction. Cependant, ce qui accentue leur colère, c'est le fait qu'ils soient « recasés » dans des immeubles situés à Rouiba. En ce sens, la plupart d'entre eux se déclarent ne pas connaître les logements en question. Le wali, selon nos interlocuteurs, leur a promis un relogement « dans la dignité ». D'après une locataire, qui nous en a fourni une description sommaire, les logements qui leur seront attribués ne répondent pas à leurs attentes. En effet, précise-t-elle, le type F2 se compose d'une pièce et d'un salon de forme rectangulaire ainsi que de toilettes exiguës, sans toutefois comporter de balcon. « Notre famille qui est nombreuse a occupé un pavillon disposant de 7 pièces. Mon père détient un arrêté datant de 1951, car c'est un ancien fonctionnaire du jardin. Sans vanter ses mérites, il a abrité des moudjahidine recherchés, alors par l'armée coloniale. Maintenant, on nous attribue un F2, sans tenir compte de notre vécu », a-t-elle ajouté. La visite effectuée au jardin du Hamma nous a permis de constater que ces familles occupent réellement des habitations spacieuses et relativement acceptables, bien qu'elles soient anciennes. Certaines d'entre elles ont affirmé que le recensement a été mal effectué. « Des familles, qui n'ont rien à voir avec les locataires figurent sur la liste des attributaires, alors que d'autres en sont privées quoiqu'elles soient des locataires détenant des documents délivrés par le service des Domaines », a expliqué la même locataire. Par ailleurs, certains concernés évoquent la probabilité d'une convoitise. Autrement dit, une fois évacués, ces logements seraient occupés par d'autres fonctionnaires. Cela a été catégoriquement réfuté par le directeur de l'Agence nationale pour la conservation de la nature (ANCN), Laïd Azzi : « Ces habitations ne sont pas convoitées. Celles qui sont dégradées seront démolies d'autres seront retapées pour abriter des bureaux. Cette opération est engagée pour redonner au jardin sa vocation initiale », a-t-il déclaré. Cette même déclaration a été confirmée par le directeur de la réglementation relevant de la direction générale des forêts et néanmoins chef de projet de la réhabilitation du jardin du Hamma. « Il n'est pas question de reloger quiconque dans ces habitations qui seront évacuées demain (aujourd'hui, ndlr) sinon nous allons retomber dans le même problème. Toutefois, le projet est en bonne voie. Nous attendons l'enveloppe financière pour accélérer les travaux », a assuré Hadj Arab. Signalons qu'il a été impossible d'avoir l'avis du wali délégué de la circonscription administrative d'Hussein Dey qui pilote l'opération de relogement. I. Nadir, Lamine B.