Des citoyens de la Chiffa n'arrivent pas à comprendre que des logements prêts ne soient pas distribués. « C'est la preuve que les responsables ne souffrent pas de la crise que nous subissons et qui devient multiforme », déclarera l'un d'eux qui assènera comme une litanie la liste des maux vécus : asthme provenant de l'humidité, célibat prolongé, disputes avec les sœurs, abandon de foyer, consommation de drogues diverses. « Les logements sont en face de nous et nous narguent », dira un autre. La liste définitive des bénéficiaires a été établie en septembre 2004, et ces 70 logements du centre de Sidi Madani rattaché à la commune de la Chiffa demeurent fermés. Plus des deux tiers de ces logements, soit 50 habitations, sont prêt depuis trois années et commencent à être la cible de jeunes désoeuvrés qui y trouvent refuge la nuit pour leurs beuveries et la consommation de drogue. Contacté, le président de l'APC de la Chiffa précise que « ces 70 logements relèvent du programme de l'OPGI, lequel est chargé de la réalisation et du suivi des travaux ». Lui-même assure s'être adressé à cet organisme qui lui avait assuré que les logements seraient achevés en fin juin dernier. Le directeur de l'OPGI a fait état de procédures non respectées par certains entrepreneurs, et a confirmé que tout rentrera très bientôt dans l'ordre.