Une minitripartite gouvernement-UGTA-patronat se tiendra aujourd'hui au palais du gouvernement, à Alger, au moment où un climat de tension règne dans les villes du Sud, notamment à Béchar, Tamanrasset et El Tarf. La colère des citoyens est due, entre autres, aux coupures fréquentes d'électricité, à la rareté de l'eau potable et au chômage. Tournant le dos aux revendications sociales de la population et des travailleurs, le chef du gouvernement se penchera avec ses « partenaires économiques et sociaux », à savoir le secrétaire général de l'UGTA et les présidents des six organisations patronales, sur l'état d'avancement des travaux menés par quatre groupes de travail en vue de défricher le terrain à la signature d'un pacte économique et social, comme prévu, en septembre 2005. La rencontre est la seconde du genre, la première ayant eu lieu à la fin avril dernier, à ne pas avoir abouti à du concret. Même cette fois-ci, il ne faudra pas s'attendre à un cadeau de la part du gouvernement. Il ne s'agit, en fait, que d'une rencontre formelle inscrite dans l'agenda des trois parties, comme convenu lors de la tripartite du 3 mars dernier, à savoir tenir une minitripartite une fois par mois. Ainsi, les trois partenaires procéderont à l'évaluation des rapports des groupes de travail, dont le plus en vue demeure celui lié à la controversée question de suppression de l'article 87-bis relatif au SNMG. La suppression de cet article a été le cheval de bataille de l'UGTA jusqu'à la dernière tripartite. L'abrogation de cet article permettra une revalorisation des salaires des travailleurs qui n'arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs familles. Mais au bout du compte, la centrale syndicale s'est résignée au refus du chef du gouvernement de satisfaire cette revendication chère aux salariés, arguant qu'une telle décision provoquerait un « gros trou » dans les caisses de l'Etat et mènerait sans nul doute les entreprise publiques à mettre la clé sous le paillasson. Le souci du gouvernement est, en fait, celui de pouvoir ramener ses « partenaires » à signer un pacte économique et social qui lui garantira une « paix sociale durable ». L'UGTA présentera, lors de cette rencontre, sa proposition relative à ce pacte économique et social. Une proposition dans laquelle l'aspect technique risquerait de prévaloir sur le côté social. Au mieux, la centrale syndicale s'échinera à égrener un chapelet infini de recommandations qui vont être laissées à la seule appréciation du chef de l'Exécutif. Pour sa part, le Forum des chefs d'entreprise (FCE) -qui n'a pas pris part à la dernière tripartite- a livré, fin juin dernier, sa propre conception de ce que sera le pacte économique et social. Cette organisation, qui se veut le baromètre de l'économie nationale, à laquelle adhèrent les principaux patrons d'entreprises privées, estime qu'une telle politique doit se donner pour objectifs la réhabilitation du travail et la mise en œuvre d'une stratégie appropriée de production de biens et de services qui libérera le pays de sa dépendance entière des seules exportations des hydrocarbures. Chose qui semble loin d'être concrétisée, même en accélérant le rythme des rencontres tripartites.