Le wali de Tamanrasset, Djari Messoud, est rentré, mercredi soir, regagnant son poste après une absence, due officiellement à un congé, depuis samedi 9 juillet, jour qui coïncida avec un sit-in de protestation devant le siège de la wilaya. Manifestation qui se transforma, pendant les journées de samedi à mardi matin, en émeutes et attaques contre des édifices publics et des biens privés. Une soixantaine de personnes seront présentées devant la justice, mardi 19 juillet, selon une source judiciaire, après la vague d'arrestations opérées par les forces de l'ordre, venues en renfort et réquisitionnées par la wilaya. Mardi a connu un retour au calme, qui perdure jusqu'à hier après-midi. Le wali a passé la journée de jeudi en réunion avec l'exécutif de wilaya, les élus locaux et des représentants de la « société civile ». « L'impression générale qui se dégage de ses consultations est que tout sera fait pour calmer les esprits », a indiqué, jeudi soir, un député RND. « Pour l'instant, nous en sommes aux constats de ces derniers jours », a commenté, pour sa part, un élu FLN. Le même jour, hadj Moussa Akhamokh, autorité morale des Touareg, a reçu plusieurs notables et personnalités de la ville pour des consultations. Il a également rencontré les autorités locales, selon un proche d'Akhamokh. Rien n'a filtré sur ces rencontres Jeudi soir, les policiers gardaient encore les positions stratégiques : centrale satellitaire d'Algérie Télécom, sièges de la wilaya, de l'APC et de la daïra, direction des impôts et les trois places du centre-ville. L'ambiance se résout au calme. En témoignent les cortèges de mariage et les soirées qui s'en suivent de groupes de musique « t'bel » jusqu'à une heure du matin. Pendant la grande prière, hier, du vendredi, l'imam de la mosquée El Kser, du centre-ville, a appelé au calme et à la sagesse, et a souhaité « courage et patience » aux commerçants qui ont subi les attaques des derniers jours. Une pluie fine caresse la capitale de l'Ahaggar en fin d'après-midi d'un tranquille vendredi. « Mais tout risque de basculer, les gens réclament la libération des détenus », indique un commerçant de la ville. Les chefs touareg contactés exigent également leur libération. Nos tentatives de contacter le wali ont été vaines.