A voir de près le manque d'hygiène saisissant, la prolifération des ordures et la rareté de l'eau qui caractérisent depuis quelques mois l'abattoir communal de Mila, il ne serait pas déplacé de dire que la majorité des bouchers a, à juste raison, boudé cet espace malsain censé être un modèle de propreté. « La situation est alarmante, et il y a péril en la demeure », n'ont cessé de marteler les bouchers qui ont, à plusieurs reprises, attiré l'attention des autorités sur leurs conditions déplorables de travail, en vain. Excédés par la mollesse et l'inertie des responsables concernés, les bouchers décideront de transférer leurs activités à l'abattoir de Grarem Gouga, distante de 10 km à l'est de Mila. Selon les informations en notre possession, l'anarchie et la détérioration alarmante de l'hygiène à l'abattoir de Mila tiennent au fait que cette structure n'est plus, depuis quelque temps, alimentée en eau, ni en électricité dès lors que l'adjudicateur s'est soustrait au paiement des redevances électriques et d'AEP qui sont à sa charge. A en croire les statistiques récentes présentées lors de la 2e session ordinaire de l'APW, 60% des viandes sont acheminés à partir de Grarem Gouga vers le chef-lieu de commune dans des conditions déplorables. Des camions et engins ne remplissant aucun critère de conservation exposent la santé du consommateur aux contaminations bactériennes, très fréquentes en cette période de grandes chaleurs.