L'affaire des véhicules aux documents falsifiés à Tizi Ouzou n'est décidément pas près de connaître son épilogue. A la faveur des investigations des services de sécurité, il a été établi que la falsification de documents a touché au total 505 véhicules, dont 118 ont été récupérés et mis à l'arrêt. L'enquête de la brigade économique et financière conclut qu'un réseau de 18 faussaires, originaires pour la plupart d'Alger, Tizi Ouzou et Tipaza, a été identifié, dont six membres sont placés sous mandat de dépôt et les 12 autres sont toujours en fuite. Pour ce qui est du sort réservé à ces véhicules, il faut attendre la décision de la justice qui s'est saisie du dossier. Selon les précisions de la brigade économique et financière de Tizi Ouzou, « le mode opératoire de cette association de faussaires, qui a commencé à prendre corps au début de l'année 2004, consiste à convaincre les importateurs de véhicules de moins de trois ans à vendre ces mêmes véhicules sans dédouanement. Une fois acquise, la voiture est mise en circulation sous de faux modèles 846 et fausse déclaration douanière, dite D3, sans payer les taxes douanières ». Ensuite, les faussaires écoulent ces véhicules dans les marchés du centre du pays en prétendant que le dépôt des dossiers pour l'établissement des cartes grises s'est fait au niveau d'une des daïras de la wilaya de Tizi Ouzou. Des investigations des services de sécurité, il ressort que la daïra de Larbaâ Nath Irathen est la plus touchée par ce trafic qui ne cesse d'alimenter la chronique locale. Il a été constaté également que les trafiquants, dans leur entreprise, procédaient à l'imitation de cachets officiels et signatures. Les acheteurs ayant acquis ces véhicules au niveau des marchés ne se rendent compte de la supercherie que lorsqu'ils se présentent à la daïra pour récupérer la carte grise de leur véhicule.Ces derniers, pour leur part, se disent « victimes d'une escroquerie dont ils ne sont pas responsables ».Ils ont acheté ces véhicules, en effet, sans savoir que les papiers sont faussés. « On nous a saisi nos véhicules que payés au prix fort et depuis des mois nous attendons que la justice tranche ce problème », déclare un fonctionnaire de Tizi Ouzou pris dans le piège et qui se dit las d'attendre. Il a payé une Clio à 75 millions de centimes. Aux plaintes des particuliers auxquels ces voitures ont été saisies, les services de sécurité répondent et justifient les raisons du retard que prend cette affaire.Un officier de la brigade économique et financière de Tizi Ouzou expliquera à cet égard : « Si le traitement de l'affaire a pris autant de temps c'est parce qu'il est difficile de rassembler tous les éléments nécessaires pour le règlement du dossier. » Pour plus de précisions, il ajoutera : « Il y a ceux qui ignorent même le nom et l'adresse de celui qui leur a vendu le véhicule. »