Des gravats et des tas d'autres déblais occupent nos espaces publics jusqu'à disputer les trottoirs aux piétons. Le phénomène est tellement récurrent qu'il enlaidit continuellement l'environnement urbain et pose la problématique des travaux publics mal finis, notamment dans le chef-lieu de wilaya. Les travaux de revêtement des rues, lancés dernièrement par la commune ont nécessité le nettoiement des axes à bitumer et la suppression des ralentisseurs qui y ont poussé. La ville, on s'en souvient, s'était transformée en un chantier, dont les désagréments occasionnés aux automobilistes sont vite oubliés dès que les tapis de bitume sont réceptionnés. Dans un effort de communication, via un panneau, l'APC s'était même excusée de ces désagréments. L'opération de goudronnage a pris fin dans l'essentiel du réseau routier ciblé mais pas les désagréments qui collent au quotidien des Béjaouis. Des plaques entières de goudron qui ont servi de dos d'âne jonchent encore quelques parties des trottoirs. On en a débarrassé la chaussée pour encombrer ces espaces réservés aux piétons qui s'en plaignent aujourd'hui. Certains de nos concitoyens ont vérifié à leurs dépens l'encombrement imposé des lieux. C'est un retraité souffrant d'une douleur à la cheville qui s'est présenté à notre rédaction pour signaler ce fait au niveau de la route qui monte vers Sidi Ahmed, à hauteur d'Aamriw (flanc supérieur). « Avant moi, ma petite-fille a fait aussi les frais de ce laisser-aller », dit-il, fulminant, en accusant le laxisme des autorités locales. A deux pas de cet endroit, à la cité 5 Juillet, un récent chantier des services de l'Edemia est levé, non sans dégâts. Encore un exemple de travaux mal finis. Les riverains ont dû faire appel à leur sens de la débrouillardise pour remettre un tant soit peu les lieux moins déformés. La cité garde encore ses « cicatrices » comme d'autres parmi ses semblables où trottoirs et routes sont éventrées. Le fait vient des entreprises publiques, mais aussi de particuliers qui procèdent à différents travaux de canalisation et de raccordement notamment au réseau d'AEP. Avant l'entame de l'opération de revêtement, l'APC avait placardé un avis annonçant un délai au-delà duquel il ne devrait être toléré aucun creusement sur les routes retapées, sauf autorisation préalable. L'avis avait donné motif de croire à un bitumage à ne pas refaire de sitôt. A peine quelques semaines plus tard, le nouvel asphalte est « lacéré ». Des routes revêtues sont creusées à plusieurs endroits. Sur le même tronçon Aamriw-cité 5 Juillet, déjà souffrant de l'insalubrité l'est à trois reprises. Le topo est le même, sinon plus désolant, ailleurs dans certains quartiers de la ville. « Où sont les autorités ? », s'interrogent, irrités, autant les automobilistes que les usagers du transport urbain. La fonction du contrôle de l'après-chantier fait cruellement défaut.