Si la nouvelle ville Ali Mendjeli est connue, depuis son édification, par le taux très élevé de l'insécurité qui y règne, elle pourra, dans un proche avenir, se voir coller une autre étiquette relative à un environnement considérablement dégradé, et pour cause. Une visite sur place a eu le mérite de nous édifier sur l'ampleur des dégâts occasionnés, aussi bien sur des terrains vierges que sur d'autres à l'intérieur même des quartiers de Ali Mendjeli. En effet, des débris de matériaux de construction, de tous genres, jonchent le sol, créant des monticules de détritus qui détériorent un environnement visuel déjà négativement entamé. Cette situation, qui dure depuis des années, ne fait que s'aggraver, car les tas d'immondices se multiplient à une vitesse vertigineuse, et commencent à créer des problèmes récurrents. Plusieurs associations, qui défendent l'environnement, ont saisi les autorités locales, et à leur tête le wali de Constantine, pour leur signifier la gravité de la situation. Des dizaines de camions sillonnent, à longueur de journée, les rues de Ali Mendjeli et profitent des espaces libres du périmètre urbain pour y déverser des déblais, créant au fur et mesure des décharges sauvages. Ces détritus sont générés par les promoteurs privés et publics, en charge de la construction de la nouvelle ville, qui ne se gênent nullement, à la fin des travaux, pour évacuer leurs décharges, à moindre frais, à proximité de leurs chantiers, faisant fi des textes qui régissent le secteur, imposant aux entrepreneurs de jeter leurs décombres au niveau de sites prévus à cet effet, comme les carrières désaffectées, par exemple. Un promoteur immobilier qui tente de freiner le carrousel destructeur des camions nous dira : « Cette situation ne semble pas émouvoir les autorités publiques, car je me suis déplacé à plusieurs reprises vers qui de droit, en plus de missives informatives. Rien. J'ai même pu prendre en flagrant délit, et en photo, un tracteur de la commune d'El Khroub qui déversait ses déblais en pleine journée. Il y a même des camions, qui sont immatriculés à Mila, et qui viennent ici pour se débarrasser de leur chargement ». Comme un malheur n'arrive jamais seul, et devant l'impunité totale dont jouissent certains promoteurs, un phénomène de pillage de terre et de tuf est en train de s'opérer à ciel ouvert, ouvrant la brèche à une catastrophe naturelle, qui ne saurait tarder si des mesures coercitives n'étaient pas prises à temps à l'encontre des nombreux contrevenants.