La contrefaçon a touché les eaux minérales de production locale et d'importation. Elle a été mise au jour ces dernières 48 heures par les services du ministère du Commerce à Annaba. La dangerosité sur la santé humaine des eaux minérales sous les labels que les mêmes services soupçonnent d'être contrefaits, l'algérien Ifri ou le tunisien Foura, a été confirmée par les analyses du laboratoire du ministère du Commerce. « Notre laboratoire a effectué des analyses sur l'eau minérale conditionnée dans des bouteilles portant étiquette de la société algérienne Ifri et celle tunisienne Foura. Les résultats attestent que ces eaux contiennent un taux de nitrate élevé, donc nocif pour les consommateurs. En ce qui concerne Ifri, cela pourrait être une contrefaçon. Quant à l'eau minérale tunisienne Foura, l'importateur aura à répondre devant la justice, que nous avons déjà saisie au sujet de cette fraude dangereuse pour la santé de nos populations », a estimé M. Hachichi, le directeur du commerce à Annaba. Sur le terrain, l'alerte est générale. Cette nouvelle affaire de fraude sur la qualité permet au service du ministère du Commerce à Annaba de poursuivre sa chronique des grosses affaires de contrefaçon. Durant plus de deux mois, ce service a multiplié les contrôles, ce qui lui a permis la saisie de 17 424 bouteilles de 5 l. L'étiquette apposée sur l'emballage précise que le conditionnement a été réalisé par la société algérienne Ifri. Du côté du producteur tunisien Foura, ou prétendu comme tel par l'emballage, les 350 bouteilles de 1,5 l contiennent une eau minérale tout aussi nocive. « Après des analyses physicochimiques effectuées par notre laboratoire, les 17 424 bouteilles d'eau minérale de production algérienne Ifri et les 350 autres de Tunisie se sont avérées sans relation avec les données mentionnées sur les étiquettes. Il s'agit d'une eau dont la teneur en nitrate est élevée. » Telle est la réponse donnée par le directeur du commerce de Annaba sur la base d'un bulletin d'analyse. « Il ne s'agit pas d'une banale affaire. La fraude sur la qualité de cette eau minérale, également destinée aux malades et aux bébés, est un acte d'une extrême gravité », considère M. Hachichi. L'enquête, que le procureur de la République près le tribunal de Annaba se prépare à ordonner, en dira peut-être plus long sur les tenants et les aboutissants de cette affaire.