On ne répétera jamais assez, les principaux boulevards ayant pignon sur rue dans la ville de Chelghoum Laïd sont de plus en plus sous le diktat d'une engeance irréductible de chauffards et de motocyclistes inconscients qui provoquent une peur bleue sur leur passage. En ce sens, le chaotique tronçon routier, qui va du groupement commercial communément appelé la Kora jusqu'à la cité Base-Vie7 qu'on se plaît à nommer « village des italiens », est une artère à hauts risques en raison d'une circulation automobile endiablée. L'effervescence ininterrompue et les encombrements fréquents sur cette rue créent d'énormes problèmes aux piétons et indisposent les riverains, sans que les autorités concernées daignent bouger le petit doigt. Beaucoup de citoyens avouent retenir leur souffle à la vue de cette nouvelle race de jeunes conducteurs qui roulent à tombeau ouvert, ou encore ces « indécrottables » frimeurs qui, déboulant sur de grosses motos, s'amusent à slalomer entre les voitures et les camions en exposant la vie des passants au danger. Des embouteillages monstres sont courants sur ce passage tumultueux et parfois même provoqués sciemment par l'incivisme et l'effronterie de quelques usagers. Avec la sono à fond, les décibels assourdissants distillés par les magasins de CD et K7 dans les cités et les sérénades exubérantes données par ces escouades de malandrins au pied des immeubles jusqu'à des heures tardives de la nuit, Chelghoum Laïd perd le sommeil et ne sait plus sur quel pied danser.