Déjà engluée dans ses créances qui s'élèvent à près de 200 milliards de centimes, l'unité des corps gras de Maghnia continue de défrayer la chronique. Un rapport d'Audit, effectué par un cabinet d'expertise et de commissariat aux comptes d'Oran, accable davantage les responsables actuels de l'usine. « A partir du mois d'Août 2003, les ventes à terme sont suspendues ; toutes les ventes se font au comptant. Cependant, cette disposition de vente dont le paiement est effectué par simple chèque, n'a pas pour autant réduit le nombre d'insolvabilité des clients, étant donné que cette disposition n'a pas été entourée de mesures sécurisantes nécessaires et de contrôles internes réciproques, permettant à l'entreprise un recouvrement effectif de la créance. » Le plus grave et malgré les instructions, les responsables continuaient à « libérer » en ayant recours à la vente à terme. Ainsi, sur les chèques impayés en 2004, dix huit concernent les « clients jugés sérieux » par l'entreprise. La preuve de leur sérieux est que leurs chèques sont retournés impayés. « Le paiement au comptant est appliqué pour toutes les ventes à compter du moins d'août, cependant, au regard de l'importance du nombre des chèques impayés et de la situation d'insolvabilité constatée en 2004, cette disposition d'acceptation de chèque simple, n'est pas sécurisante » révèle le rapport. Concernant la situation des créances et mise en jeu des hypothèques, le groupe industriel ENCG, à son tour, fait des remontrances à l'unité de Maghnia. « Après examen de la situation des créances de la filiale de Maghnia, au cours des trois trimestres, je n'ai noté aucune évolution en matière de recouvrement des créances. Au contraire, celle-ci a empiré du fait du maintien des ventes à terme et la non exécution des garanties (hypothèque et crédit caution) en possession de la filiale. » déclare une source interne à l'entreprise. Quand on sait que cette filiale s'est engagée, au mois d'août 2003, à suspendre les ventes à terme et que, bizarrement, cette formule commerciale est toujours en vigueur, mettant davantage à genoux l'entreprise, l'on est en droit de s'interroger à qui profite cette « comédie de mauvais goût ? » Il est à noter que dans cette affaire scabreuse de l'ENCG, plusieurs personnes sont incarcérées dont l'ancien P-dg, le directeur financier, un expert comptable et un client.... Et le tribunal continue son instruction. La lumière sera t-elle faite, un jour, sur les acteurs qui ont concocté des scénarios machiavéliques pour détruire une entreprise, le fleuron de toute une région ? Affaire à suivre...