Par les temps qui courent, se payer de belles vacances relève de la gageure ! Car pour les passer, il faut y mettre le prix. Le moindre séjour au bord de la mer pour une famille coûte les yeux de la tête. « Qui peut rêver de vacances, quand le pouvoir d'achat s'érode chaque jour un peu plus ? », nous lance un fonctionnaire blasé. Pour lui, la formule est toute simple. Il emmène sa progéniture à Hammam Salihine à Khenchela pour une journée. Les enfants s'amusent dans la piscine jusqu'au soir. A Aïn Beïda, l'une des plus grandes villes de l'intérieur du pays, le manque d'infrastructures de loisirs et de détente est criant. Certes, il existe une piscine, mais faute d'eau elle reste fermée. Que font alors les jeunes pour rompre la monotonie des longues journées d'été ? La réponse est simple : des transporteurs de la ville permettent aux férus de la mer de faire de brèves escapades, qui à Annaba la coquette, qui à El Kala. Chaque matin, des J5 ou J9 proposent leurs services aux « baigneurs d'un jour », à des prix tout à fait raisonnables. Les candidats au voyage payent 300 DA, emportant avec eux sandwiches, boissons et parasols pour éviter des dépenses extravagantes. Une fois au bord de la plage, ils s'amusent et s'éclatent, nageant et barbotant à satiété. Et quand le soleil décline à l'Ouest, les jeunes regagnent leur place dans les fourgons et autres mini-bus pour rentrer chez eux. Les vacances d'un jour viennent de s'achever. Il y en a qui pensent renouveler l'expérience la semaine suivante pour compléter le bronzage, et s'amuser comme de gentils lutins dans l'eau. Le lendemain, on assiste au départ d'autres vacanciers, avec cabas et glacières. Ce sera ainsi jusqu'à la fin de la saison estivale. La formule a fait beaucoup d'adeptes. De toutes les villes de la région d'Oum El Bouaghi, ils partent chaque matin à l'aube dans des J5 à destination de Annaba ou d'El Kala.