Ayant accusé des retards de réalisation de ses projets, l'AADL s'engage à livrer la totalité des programmes de logements le plus tôt possible.Son directeur général, Kheireddine El Walid, dit que son agence s'est fixé la fin de l'année 2006 comme ultime échéance pour parachever les deux programmes de la location-vente 2001 et 2002. Programmes totalisant 55 000 logements. « Au-delà de 2006, ces projets ne seront plus économiques », a-t-il argumenté lors d'une conférence de presse tenue en marge d'une visite sur Le premier responsable de l'AADL avance d'ores et déjà la livraison de 986 unités pour fin juillet : 108 à Ouled Fayet, 498 à Constantine, 240 à Mostaganem, 40 à Chlef, 547 à Oran et 100 logements à Hassi Messaoud. Pour la fin de l'année, il a également promis la livraison de 7000 autres unités déjà achevées. Restent néanmoins les travaux voirie et réseaux divers (VRD). Évoquant les retards enregistrés dans la réalisation des projets AADL, le directeur général s'en est défendu. Il parle plutôt de « contraintes » ayant freiné l'avancée des travaux sur certains sites. Il cite d'abord le manque d'effectif qualifié. Pour illustrer cet état de fait, M. Kheireddine évoque le cas de l'entreprise chinoise CSCEC qui détient plus de 50% des programmes location-vente. Selon lui, « la CSCEC fonctionne avec seulement 3500 ouvriers, alors qu'il en faut au moins 10 000 ». Le choix des assiettes de terrain attribuées à l'AADL pose également problème. Un tel problème s'est notamment posé à Souidania où l'entreprise chargée de la construction des 190 logements prévus sur ce site, Batigec, qui a remplacé les Cubains après résiliation de leur contrat, est confrontée aux problèmes d'éboulement et de glissement de terrain. « Une journée de pluie cause deux mois d'arrêt, engendrant pas moins 500 000 DA de perte », a affirmé M. Bendaoud, directeur de la gestion immobilière au niveau de l'AADL, selon qui « le taux d'avancement des travaux sur ce site est de 25% ». Autre contrainte : le squat. Le directeur général parle d'indus occupants présents sur la plupart des sites pour ce qui est de la première tranche 2001. Un problème qui s'est posé à Sebala où il a fallu, selon M. Bendaoud, « la délocalisation de sept bâtiments ». Sur ce site de 1827 logements, 162 unités sont prêtes, mais leur livraison est retardée faute d'installation des réseaux d'assainissement. Le taux d'avancement global des travaux du programme 2001 est de 75%. Pour la tranche 2002, le directeur général de l'AADL a soulevé la difficulté d'accès au foncier pour près de 2000 unités. Cela a entraîné la difficulté de lancement de 5470 unités. Pour cette tranche, il a été enregistré, selon notre interlocuteur, la résiliation de près de 3612 logements. Pour la tranche 2001, 1046 logements étaient en difficulté de lancement, alors que le reste est en cours, selon M. Kheireddine. Si des citoyens attendent toujours leur logement, d'autres, qui ont reçu, il y a un bon moment, les clefs de leur appartement, ne les ont pas occupés. Pourtant, l'article 13 paru dans le Journal officiel n°52 du 16 septembre 2001 est clair. Il stipule que la non-occupation qui dure plus de trois mois après la remise des clefs peut donner lieu à la remise en cause de la décision de location-vente et à des mesures visant la résiliation du contrat. Le directeur général refuse d'étaler des chiffres sur ces cas, mais annonce une enquête administrative déjà en cours. « Le dossier est sous l'œil vigilant de qui de droit », a-t-indiqué, n'écartant pas l'expulsion des contrevenants. Sur certains sites - où ont été déjà livrés la totalité des logements, comme c'est le cas celui de Ouled Yaïch, objet de notre visite hier -, insalubrité, insécurité et absence de gestion des cités règnent en maître. Dans la cité des 1652 logements de Ouled Yaïch, il aura fallu deux mois après leur livraison pour voir une niche d'ordure. Ce problème est attribué par les responsables de l'AADL à la collectivité locale qui n'assure pas régulièrement le ramassage des ordures ménagères. Pour le directeur général de l'AADL, son agence n'est responsable que de l'entretien des parties communes. Ainsi, pour la gestion immobilière, le directeur général a soulevé l'absence de degré de civisme des citoyens et usagers de ces biens et l'absence de guide en dehors de celui inspiré du décret 83/666 d'étude et de recherche sur la gestion de la copropriété des grands ensembles urbains et sur les collectifs d'habitat. M. Kheireddine écarte enfin l'option selon laquelle il y a eu des cas de désistement dans les programmes AADL.