Mauvaises conditions climatiques, manque de matériaux de construction, flottement des effectifs de la main-d'œuvre et problèmes liés aux titres de propriété foncière. Ce sont les principales raisons avancées par Kheireddine El Walid, directeur général de l'Agence nationale de l'amélioration et de développement du logement (AADL), pour situer les retards enregistrés. Il faut savoir que sur un total de 55 000 logements au titre des programmes 2001 et 2002, l'AADL n'en a livré pour l'heure que 5000. C'est pourquoi le DG de l'AADL a annoncé, hier lors d'un point de presse organisé au siège de cet organisme sis à Saïd Hamdine (Alger), qu'« avant la fin mars, 2492 logements seront livrés ». Pour Alger, il s'agira des 212 logements du site de Bab Ezzouar (I) et des 216 autres du site de Gué de Constantine. A cela s'ajouteront 1652 logements du site d'Ouled Yaïch (Blida), les 252 du site de Zouaoui à Koléa (Tipasa) et les 160 du site des Crêtes à Mostaganem. Sans exclure un « glissement vers l'année 2006 », Kheireddine El Walid indiquera, par ailleurs, que « le programme 2001, comprenant quelque 20 000 unités, sera livré à quelques centaines de logements près ». Un autre quota de 35 000 unités relevant du programme 2002 pourrait être livré entre 2005 et 2006. Il tiendra à préciser, cependant, que « l'engagement de l'AADL était basé sur des paramètres de logique d'avancement normal sans surprise de parcours ». Pour cela, il citera le cas du programme du site de Mahelma qui, il y a huit mois, devait être livré fin 2006. Or, expliquera-t-il, « il y a deux jours seulement que nous avons réglé le problème des indus occupants qu'il faudra évacuer du terrain en question, mais le marché est déjà conclu avec une entreprise qui va se charger de la réalisation ». Pour le site de Sebbala, l'obstacle des VRD - notamment le réseau assainissement - pose actuellement un problème pour l'achèvement total du quota implanté sur ce site, mais le DG de l'AADL n'a pas donné une date indicative de livraison des logements en construction. Quant au site de Souidania, l'orateur fera remarquer que seuls 190 logements ont été réalisés et que les autres prévus sur ce terrain ont été réaffectés ailleurs. La raison est, toujours selon le DG de l'AADL, que « ce site propose un très mauvais terrain qui pose d'énormes problèmes ». Concernant le programme de 65 000 logements dans le cadre de la formule AADL-Cnep-Banque, Kheireddine El Walid révélera que seules 8127 unités sont prêtes, mais en dehors de la capitale. Cela est dû, mentionnera-t-il, « au fait que la Cnep-Banque prend la précaution de ne s'engager que pour les sites qui ne posent pas de problème de titre de propriété ». Il tiendra, en outre, à observer que « la société chinoise s'est engagée à communiquer à l'AADL le planning des arrivages de la main-d'œuvre ». Il faut s'attendre donc, ajoutera-t-il, « à un renforcement graduel des effectifs nécessaires pour les mois de mars, avril et mai 2005 ». Le SRAS est avancé par Kheireddine El Walid comme l'une des raisons qui ont amoindri l'apport chinois dans la réalisation des différents programmes. L'occasion, aussi, pour ce responsable d'aborder la problématique de la gestion des parties communes entre l'AADL et les bénéficiaires. A ce propos, il annoncera que prochainement un appel d'offres sera lancé pour administrer l'ensemble du site d'Ouled Yaïch. Avec toutefois cette précision : « L'AADL est d'office administrateur des parties communes, du moins pour les ensembles livrés jusque-là, sachant que 40% de l'argent récolté au titre des charges constitueront des provisions pour de grosses réparations. » Une réponse qui survient au regard des plaintes relatives aux charges financières importantes que versent les bénéficiaires à l'AADL. Pour ce qui est des locaux commerciaux, Kheireddine El Walid notera que parce que « financés sur le budget de l'Etat grâce à des concours définitifs, ces fonds de commerce deviennent automatiquement propriétés privées de l'Etat ». Le DG de l'AADL, installé il y a juste trois mois, ne manquera pas de rappeler que « le filtre national fonctionne toujours et que des poursuites judiciaires ont été engagées contre certains bénéficiaires qui avaient déjà un logement ». Un filtre fonctionnel pour avoir traité les 347 000 demandes enregistrées jusqu'à aujourd'hui et pour d'autres qui ne cesseront d'affluer, conclura-t-il.